Titre français : Les huit salopards
Equipe: Jennifer Jason Leigh, Kurt Russell, Quentin Tarantino, Samuel L. Jackson
Durée : 187’
Genre: Thriller, Western
Date de sortie: 06/01/2016
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques: le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie...
Notre critique:
Comme l’annonce le générique (et quelque part le titre), THE HATEFUL EIGHT est le huitième film de Quentin Tarantino (si tant est qu’on exclut DEATH PROOF et qu’on compte les deux parties de KILL BILL comme un seul film). Faisant suite à l’excellent DJANGO UNCHAINED, ce nouveau film poursuit dans un genre fort apprécié du réalisateur, le western.
Avec sa maestria habituelle doublée d’une pellicule 70mm (hélas impossible à apprécier en Belgique faute de salles appropriées), Quentin Tarantino nous emmène loin des tendances du western écrasé par le soleil pour trimballer ses héros dans les neiges du Wyoming (en hommage sans doute au GRAND SILENCE de Sergio Corbucci) et ne manque pas une occasion de glisser des références au western spaghetti à gauche et à droite, tout en nous servant son discours bien rôdé sur les racistes en tout genre.
Toujours aussi bavard, toujours aussi brillant scénariste, Tarantino nous propose donc un récit en forme de Cluedo où le spectateur va devoir chercher qui du Major, du shérif ou du mexicain a utilisé le chandelier pour tuer le bourreau ou le confédéré. Et comme d’habitude, les personnages sont fouillés jusqu’au bout, creusés jusque dans le tréfonds de leurs défauts pour que ses salopards soient les plus parfaits possibles. Comme dans les bons vieux westerns spaghettis, les trognes des interprètes sont également à la hauteur, avec une mention spéciale pour une revenante (comme aime les faire renaître Tarantino), Jennifer Jason Leigh qui compose un de ses personnages dont elle a le secret.
Au final, THE HATEFUL EIGHT est bien un film de Tarantino jusqu’au bout de la pellicule, mais on est hélas loin de la finesse et de la dénonciation forte de DJANGO UNCHAINED, on est plus dans du divertissement où l’on sent que Tarantino et ses interprètes se sont fait plaisir, égratignant quelques fois cette bonne vieille Amérique bien pensante, sans pour autant transcender le genre. On attendra donc avec plaisir et une certaine impatience le 9e film de Tarantino…