Vinyan
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Vinyan

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe:
Durée : 95’
Genre: Drame
Date de sortie: 14/10/2008

Cotation:

0 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Thaïlande. Jeanne et son mari Paul participent à des collectes de fonds pour aider les rescapés du tsunami de 2004 au large des côtes indonésiennes et lors duquel ils ont perdu leur jeune fils. N'ayant jamais retrouvé le corps, Jeanne est persuadée qu'il est encore vivant. Aussi lorsqu'elle croit l'apercevoir sur un film amateur montrant des réfugiés victime du tsunami en pleine jungle, elle décide Paul à partir à sa recherche... Une longue et lente descente aux enfers commence alors...

 

Notre critique:

Une femme qui ne croit pas en la mort de son enfant et qui plonge dans le domaine des morts pour tenter de le retrouver, entraînant son mari dans sa descente aux enfers, a tout de l’histoire romanesque et de la légende grecque! Mais VINYAN, pendant environ une heure, profitant de la quête de Jeanne pour son fils, joue d’abord avec une lente exposition-visite hors des sentiers battus de la Thaïlande passant de l’atmosphère lumineuse de la ville à celle chaude et moite de la jungle.

Et c’est la photographie somptueuse de Benoît Debie (IRREVERSIBLE, CALVAIRE) qui contribue bien évidemment à l’élaboration de toute cette atmosphère proche par moment de celle d’un APOCALYPSE NOW et qui pèse de tout son poids sur l’ensemble du récit. Le glissement de la couleur de la ville vers des teintes presque monochromes dans la jungle renforce l’impression de l’entrée dans un autre monde, celui des âmes errantes des enfants morts pendant le tsunami. Mais l’ambiance du film doit sans doute beaucoup à la présence d’une Emmanuelle Béart clairement habitée par le rôle, payant de sa personne depuis les premières images jusqu’au final.

Après un CALVAIRE plus discutable dans la gratuité de son propos, le belge Fabrice Du Welz continue son exploration du côté sombre du cinéma avec plus de bonheur tant dans la forme que dans le fond. Et même si on peut reprocher une certaine lenteur au démarrage, VINYAN a le mérite de parvenir à plonger le spectateur dans une atmosphère pesante et humide à la frontière du réalisme et des rives du Styx…