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par Eric Van Cutsem

Chose promise lors de son installation sur le territoire français, chose due, Netflix a donc produit une série 100% frenchy, MARSEILLE, pour notre plus grand… malheur.

Car il faut bien dire que cette série qui a comme personnage central la ville de Marseille est un amas de clichés, de caricatures et de poncifs de peu d’intérêts: Robert Taro (Gérard Depardieu), maire de Marseille, a décidé de céder la place à son dauphin, Lucas Barrès (Benoît Magimel), son petit toutou à qui il fait faire ce qu’il veut, mais voilà, le toutou se révèle avoir une conscience et contre son mentor qui souhaitait imposer un projet de Casino sur le port de Marseille.

Bien sûr, on pense à HOUSE OF CARDS, mais on en est loin, car MARSEILLE se révèle rapidement comme un mélo type série d’été sur TF1 (la série devrait d’ailleurs passer sur la chaîne privée) ou FRANCE2 dans lequel les magouilles politiques sont laissées au second plan. Si au lieu de penser américain, on pense français, alors, il vaut mieux se précipiter rapidement sur BARON NOIR, une vraie série politique forte et riche.

Alors, oui, comme Dan Franck, le créateur de la série l’a dit au Figaro, MARSEILLE est avant tout une série populaire, une saga familiale, un drame psychologique. Sans doute, cependant, on sent que toute la matière qu’il y avait en situant la série à Marseille, dans les milieux politiques, n’a pas été exploitée, que l’on reste dans du superficiel.

Même si les vues de Marseille sont très réussies et même si le casting se bonifie avec les épisodes (on dirait qu’ils cherchent tous leurs marques dans le premier épisode), on regrettera ce manque de profondeur, cette volonté d’exploiter le drame au premier degré, le tout enrobant une narration totalement linéaire qui ne dynamise jamais le propos.

Petite remarque à ceux que l’accent venant et disparaissant de Magimel énerve. Le personnage de Depardieu, Robert Taro, donne l’explication dans le premier épisode: Luc Barrès n’a pas l’accent marseillais, mais Robert Taro lui a dit de le prendre quand il était interviewé pour essayer de se rendre populaire… ce qu’il réussit parfois… et parfois non.

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