Vous avez bien lu, Patrice Leconte se lance dans la BD, tout du moins en tant que scénariste…

Alors, bien sûr, ceux qui ne connaissent pas bien le réalisateur des BRONZES, de MONSIEUR HIRE, de TANGO, TANDEM ou encore de RIDICULE ou de MON MEILLEUR AMI, se diront: « ça y est encore un réalisateur/scénariste de cinéma qui se prend à faire de la BD… ». Et bien, ceux-là auront tout faux et feraient mieux de retourner lire la bio de Patrice Leconte afin de constater que cet homme, éclectique si il en est dans ses sujets de films, a commencé sa carrière dans le magazine Pilote entre 1970 et 1975 en tant que dessinateur de presse. Rien que ça, ma bonne dame!
Alors, nul be soin de préciser que la BD, ça le connaît et qu’en plus de ça, il a côtoyé la fine fleur de la bande dessinée française (Goscinny, Charlier, Giraud, Gotlib, Pétillon, etc). D’abord pensé pour être un scénario de film écrit avec son coscénariste de toujours, Jérôme Tonnerre, DEUX PASSANTES DANS LA NUIT a finalement naturellement trouvé sa route vers le 9e art après un découpage approprié et avec le concours au dessin d’un ancien de chez Pilote, Alexandre Coutelis (à qui l’on doit entre autres A.D. GRAND-RIVIERE).

Sorti le 26 août en librairie, publié par Grand Angle, DEUX PASSANTES DANS LA NUIT raconte la rencontre improbable de deux femmes dans le Paris de l’occupation allemande. Arlette qui sort de prison, Anna, magicienne jetée à la porte du cabaret où elle se produisait, vont donc se rencontrer et errer dans la nuit parisienne au gré des rencontres parfois insolites, parfois dangereuses…
Récit qui fait bien sûr penser au film LA TRAVERSEE DE PARIS de Claude Autant-Lara, DEUX PASSANTES DANS LA NUIT s’écarte cependant du classique film d’occupation à Paris car ce qui intéresse ici Patrice Leconte est bien plus la rencontre des deux jeunes femmes, leurs caractères opposés et ce qui va les amener vers une amitié sincère alors qu’à priori out aurait dû les séparer.

Aidé par le dessin et les couleurs magnifiques de Al Coutelis, l’histoire se laisse déguster comme autant de saynètes sur les lieux insolites d’un Paris qui s’offre des libertés sous le joug de l’occupant. Le lecteur y prendra beaucoup de plaisir et attendra sans nul doute avec impatience le second tome des aventures d’Arlette et Nana pour connaître la fin de leur étrange et surprenante nuit!