Et hop, le rituel est désormais au point: lever 7h, réservations et la journée peut commencer.
Ce samedi 10 juillet est plutôt cool, un petit peu d’écriture et un repas avec des amis d’enfance avec bien évidemment des discussions autour… de Cannes et des films. Et oui, les journalistes ciné sont indécrottables.
A 18h30, descente en vélo plein tube sur Cannes. 13 minutes, montre en main, je ne suis pas loin d’améliorer mon record. Heureusement qu’il n’y a pas de radars dans la descente de Vallauris à Cannes.
Direction le théâtre Debussy où seront projetés les 2 films de ce jour.
Le premier est le nouveau film de Samuel Benchetrit proposé dans la section Cannes Première. Cette nouvelle section qui accueille les films qui ne peuvent faire partie d’aucune autre section (selon les dires mêmes de Thierry Frémaux).
Samuel Benchetrit aime les rencontres improbables au cinéma. Il l’a démontré avec JANIS ET JOHN ou CHEZ GINO. Et il aime l’humour décalé. On a pu le voir avec ASPHALTE ou avec CHIEN. Il aime aussi la compagnie des acteurs (en étant lui-même un) et on le voit dans la troupe qu’il emmène avec lui au fil de ses films. Et ce sont les mêmes mondes que l’on retrouve encore ici dans CETTE MUSIQUE NE JOUE POUR PERSONNE.

Il prend un microcosme (une cité balnéaire un peu paumée), des personnages un peu déjantés qui baignent dans celui-ci et il nous propose sa vision de leurs interactions. Avec un casting tel que François Damiens, Bouli Lanners, Vanessa Paradis (l’épouse à la ville de Benchetrit), Joey Starr, Valeria Bruni Tedeschi, Gustave Kervern , Ramzy ou encore Julien Benchetrit, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie un seul instant. Mais comme souvent dans un film choral, si il y a des instants magiques (les répétitions théâtrales sont absolument désopilantes), il y a aussi une histoire qui manque un peu d’homogénéité.

Il n’en reste pas moins que la salle Debussy était aux anges et a fait une belle ovation à l’ensemble des interprètes ainsi qu’au réalisateur.
Il est plus ou moins 21h15 lorsque l’on sort de la salle et l’on se prépare gentiment à rentrer à nouveau pour la séance suivante et pour un film en compétition, FLAG DAY, réalisé et interprété par Sean Penn.
L’acteur/réalisateur, toujours très engagé est venu présenté à Cannes son dernier film dans lequel il nous raconte l’histoire d’un père plutôt escroc et menteur (qu’il interprète) et de sa fille. Il aborde les relations difficiles et conflictuelles entre les deux et met en avant les rapports amour/haine qui sont le ciment de ce type de relation.
SI Penn ne manque jamais de point de vue dans ces films, sa mise en scène collant souvent aux détails ne laisse pas beaucoup de respiration aux spectateurs et l’on aimerait parfois que des plans plus larges viennent nous donner une atmosphère plus générale que des parties de corps ou d’objets.
Le film est par contre l’occasion de voir Sean et sa fille Dylan Penn (la fille qu’il a eut avec Robin Wright) s’affronter à l’écran. Dylan semble plutôt à l’aise dans l’exercice et l’on sent qu’elle a clairement du potentiel dans son jeu.

Même si le sujet est intéressant et le scénario bien ficelé ne tombant jamais dans aucun des pièges dans lesquels se précipitent souvent les relations pères/filles, FLAG DAY pêche plus par une mise en scène un peu trop maniérée que Penn utilise souvent dans ses films.
C’est vers minuit que se termine cette petite journée en matière de cinéma avec de petites déceptions mais toujours un immense plaisir de voir des films.
Demain le soleil se lèvera sur Cannes et ce n’est pas moins de 4 films que nous irons visionner tout au long de ce dimanche 11 juillet.