Il aura fallu 3 jours pour régler les problèmes de la billetterie mais n’hésitons pas à le dire… cette fois-ci c’est la bonne! 7h03, entrée sur le site, 7h10 sortie avec 3 films enregistrés pour le 10 juillet. Le top! Félicitations à l’IT!
Aujourd’hui démarrage avec un peu d’écriture jusque vers 11h30 avant d’aller sur la Croisette pour 4 nouveaux films. Mais aussi pour un petit test Covid (la routine) si jamais j’ai besoin de rentrer au Palais.
Arrivée à Cannes aux alentours de 12h30 pour pouvoir être à la salle du soixantième sous le coup des 12h55 (dixit le billet digital!). C’est Todd Haynes qui est à la fête puisque l’on y présente son documentaire sur le groupe de Lou Reed The Velvet Underground. Le film se nomme (devinez?) THE VELVET UNDERGROUND.
Pour celles et ceux qui ne connaitrait pas Todd Haynes, c’est le réalisateur entre autres du merveilleux CAROL ou encore de DARK WATERS. C’est un réalisateur talentueux, véritable artisan du cinéma, un amoureux de la peinture (et cela se voit dans la minutie de sa mise en scène).
Le documentaire est à l’image du réalisateur, la forme est là pour accompagner le fond et pour ceux qui ne connaissent pas le groupe formé par Lou Reed, John Cale et d’autres, c’est une mine de renseignement. Haynes joue sur une forme de split-screen où l’on voit en parallèle une image animée de la personne dont parle les gens interviewés et des images d’époque en phase avec les commentaires.

Le documentaire est étonnant et en a surpris plus d’un dans la salle qui s’est quelque peu vidée au cours des près de 2 heures de films. Il faut dire que la musique du groupe n’est pas toujours facile à appréhender mais l’époque est incroyable, le groupe ne l’est pas moins et le doc mérite d’être vu (il sera sur Apple TV+ prochainement).
Petit moment de détente ensuite pour aller tranquillement se faire tester. Cette fois-ci, j’avais bien pris garde de ne pas arriver avec la bouche sèche pour pouvoir passer la barre des 2 ml de salive. Record battu donc: 3,5 ml! Je sors du centre de test pour me ramasser un super orage cannois… Comme quoi je n’aurais peut-être pas dû cracher si fort.
16h25 et voici la salle Debussy pour la projection de UN MONDE le premier film d’une belge Laura Wandel. Petit moment adorable sur la scène lorsqu’après que Laura Wandel ait dit quelques mots, la jeune interprète de Nora (Maya Vanderbeque) prend le micro tendu par Thierry Frémaux et annonce qu’elle est très contente d’être là et que c’est son « premier film » et son « premier Festival ».
Commencer à Cannes, c’est pas mal, gageons que l’on reverra Maya dans les années à venir si elle n’a pas froid aux yeux comme cela.

UN MONDE c’est une immersion dans le milieu impitoyable de l’école pendant 73 minutes. Le microcosme de l’humanité, l’endroit où les futurs adultes prennent leurs marques, établissent la hiérarchie de leurs rapports sociaux. Et Laura Wandel l’a merveilleusement compris et rendu dans sa mise en scène qui colle au point de vue de la petite Nora. Le travail sur la bande son, saturée des cris et des bruits de l’école, donne le tournis et entretient cette pression du harcèlement. On ne peut qu’espérer que Laura repartira avec un prix car elle le mérite clairement!

A peine remis de mes émotions du film, je fonce du côté de l’Espace Miramar au bout de la Croisette où a lieu la présentation du premier film de Sandrine Kiberlain, UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN dans La Semaine de la Critique. Et je suis très loin de me douter que côté émotions, ma journée est loin d’être finie.
A 19h30, Sandrine Kiberlain arrive sur scène avec toute son équipe pour présenter son film après un mot d’introduction très touchant du responsable de la semaine de la critique.

UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN, c’est l’histoire d’Irène, une jeune femme de 19 ans qui rêve de devenir comédienne, qui vit, qui mange comédienne, qui en a le talent, la force et la brillance. Mais, car il y a un mais, elle est juive et nous sommes en 1942. Raconté et mis en images avec une immense sensibilité et une tendresse infinie par Sandrine Kiberlain, le film est un roller-coaster d’émotions magnifiquement servi par la comédienne Rebecca Marder (SEIZE PRINTEMPS). Le final vous saisit à la gorge et l’émotion ne vous lâchera plus après le film.
Tout cela a valu plusieurs minutes d’ovation à Sandrine (émue aux larmes) et à son équipe.
Hélas, Cannes, même bourré d’émotions, ne change pas ses horaires pour vous laisser le temps de respirer et j’ai juste le temps de repartir de l’autre coté de la Croisette vers le Palais pour aller au Debussy assister à la projection de JULIE (EN 12 CHAPITRES) le nouveau film en compétition du norvégien Joachim Trier (THELMA, OSLO 31 AOUT).
JULIE (EN 12 CHAPITRES) raconte la vie de Julie, d’abord étudiante en médecine puis en psycho puis photographe, le tout en 12 chapitres plus un prologue et un épilogue. On pourrait croire à un éloge de l’inconstance mais le film est surtout un éloge à la vie, à l’amour, à la famille et à plein d’autres choses. Riche, foisonnant, JULIE est un plaisir pour les yeux avec des inventions de mise en scène dans chaque plan mais aussi un scénario finement ciselé qui surprend le spectateur. Il pourrait bien glaner l’un ou l’autre prix ici à Cannes.

Demain le soleil se lèvera sur Cannes, il fera un peu plus chaud qu’aujourd’hui et probablement plus qu’après demain.