Cannes 2018 J+11: Nouvelles du Palais. 18 mai. Le blues de fin de Cannes commence et Cannes elle-même commence à retrouver un semblant de petite ville balnéaire de province. Cela n’empêche pas de se lever une dernière fois pour le film de 8h30 et de prendre la route du Grand Théâtre Lumière. Trois des colocataires sont restés sur le carreau, c’est le deuxième carnage de la 2e semaine de Festival.
Après une fouille un peu plus approfondie aux contrôles du matin (est-ce que les organisateurs avaient reçu des consignes ou des menaces?), cette séance de 8h30 est consacrée au film de Yann Gonzalez, UN COUTEAU DANS LE COEUR. Hommage au giallo de Dario Argento ou Mario Bava, le film n’est qu’un exercice de style creux avec une Vanessa Paradis pas du tout à l’aise dans le rôle. Elle y joue une réalisatrice de porno gay dont les acteurs se font peu à peu décimer par un tueur en série. UN COUTEAU DANS LE COEUR se fera, à la fin de la projection, décimé par la presse cannoise… Et on peut aisément la comprendre!
Vanessa Paradis et Nicolas Maury dans UN COUTEAU DANS LE COEUR
Vers 10h15, il est temps pour moi de me diriger calmement vers le cinéma Olympia pour rattraper l’animé japonais MIRAI NO MIRAI, séance de la Quinzaine des Réalisateurs que je n’avais pu faire après le déjeuner aïoli de la mairie cannoise. Il fait beau mais quand j’arrive il y a déjà une petite file alors que le film n’est qu’à 11h30. C’est souvent comme ça avec un film qui a eu un bon bouche à oreille. C’est à Mamoru Hosada que l’on doit cette histoire teintée de fantastique sur un petit garçon de 4 ans qui voit débarquer une petite soeur dans la famille. Comme d’habitude, c’est magnifique tant sur le fond que la forme et on se laisse volontiers bercer par la fable à la morale judicieusement trouvée.
Entre 13h et 16h, repos et écriture sont de nouveau de la partie avant de voir AYKA, film russe de Sergey Dvorstevoy à 16h30. L’histoire est simple, une femme du Kirghizistan, immigrée à Moscou, accouche à l’hôpital. Mais n’ayant pas les moyens de subvenir à ses besoins (étant endettée) et encore moins à ceux d’un enfant, elle s’enfuit et tente d’échapper à ses usuriers. Filmé caméra à l’épaule, collant à Samal Yeslyamova, son interprète principal, AYKA est un coup de poing âpre qui ne laisse pas indifférent.
Course hors du palais pour rejoindre le théâtre de la Croisette pour rattraper MANDY que j’avais manqué le 12 mai dans la Quinzaine des Réalisateurs et qu’on m’avait présenté comme le film d’horreur du Festival. Longue file, mais heureusement j’avais une invitation prioritaire gentiment donnée lors d’un précédent film de la Quinzaine.
Nicolas Cage dans MANDY
Et effectivement, on ne m’avait pas menti, ce film de Panos Cosmatos avec Nicolas Cage ressemble à une sorte de trip entre EVIL DEAD et TEXAS CHAINSAW MASSACRE, sous l’égide de David Lynch. Le plus drôle était à la fois à l’écran et dans la salle lorsque une centaine de spectateurs sont sortis peu à peu pendant la projection, étant sans doute venus voir le film qui avait fait le buzz en début de festival et qui ne s’attendaient pas à ce genre-là!
Ce 18 mai a été aussi l’occasion de confirmer ce que je disais au début de mes chroniques, on ne dit pas Le Palais pour rien. Il y a bien des princes et des princesses dans les couloirs mais voilà parfois la robe est trop grande pour les marches et les dits couloirs…
Et demain, le soleil se lèvera encore sur Cannes.