Cannes 2018 J+10: Nouvelles du Palais. 17 mai. Le réveil a été dur et 3 d’entre nous dans l’appartement n’ont pas tenu le coup. Il faut dire que la tendance Zombie s’accentue: le soleil (quand il y en a) est difficile à supporter mais heureusement le Festival de Cannes a pensé à tout et propose des salles obscures abritées des rayons ardents.
8H00, course vers DOGMAN, le nouveau Matteo Garrone (GOMORRA). On ne sait pas trop à quoi s’attendre, le plaisir (ou pas) reste donc entier. Et DOGMA, qui est en compétition, surprend. De par son sujet: un patron de salon de toilettage pour chiens dans une ville balnéaire délabrée d’Italie essaye de survivre tant bien que mal en trempant dans des petits boulots louches. De par son interprétation: Marcello Fonte, un acteur qui n’a que quelques rôles à son actif, est absolument grandiose. Avec une mise en scène et une photo soignées, DOGMAN est un spectacle original avec un côté thriller et film noir réussi. Alors Prix du Jury? Prix d’interprétation masculine? A voir.
A peine sorti, le temps d’une file pour enchaîner à 11h avec le docu sur Whitney Houston, sobrement intitulé (et avec beaucoup d’originalité) Whitney (Houston aurait fait un peu trop documentaire sur la NASA). Bon, trêve de moqueries, le documentaire est réalisé par un maître du genre, déjà Oscarisé en 2000, Kevin Macdonald et c’est donc le garant d’avoir un film d’un certain niveau tout de même. La biographie n’est pas à charge mais n’est pas non plus édulcorée et l’on apprend que sous la carapace dorée et adulée de Whitney Houston se sont déroulés de nombreux drames. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de faire des rapprochements entre Whitney Houston et Amy Winehouse et se dire que le succès planétaire n’est pas très enviable.
Whitney Houston dans le documentaire WHITNEY
Journée calme puisque le film suivant est attendu à 19h30, ce jeudi est donc consacré à l’écriture et au farniente en terrasse du Palais devenu un bon quartier général. Il faut dire que Cannes commence à se vider puisque le Marché se termine et qu’il ne reste donc plus que les valeureux journalistes et les cinéphiles pour graviter autour du Palais. Sans oublier les stars qui de temps à autre prennent aussi les escalators dans le Palais.
John Travolta dans la montée… des escalators
A 18h45, direction salle Bazin pour assister à CAPHARNAUM (en compétition) que d’aucuns voient déjà comme un futur palmé. Il faut dire que le film a un sujet comme les aime les jurys: un jeune libanais attaque ses parents en justice parce qu’ils l’ont mis au monde dans un monde horrible, celui de la rue à Beyrouth. Images et situations chocs de ce magnifique interprète de 12 ans font que beaucoup de critiques sortent enthousiastes de la projection. Pour moi cependant, le film de Nadine Labaki, s’il est un constat intéressant sur le problème de ces enfants livrés à eux-mêmes dans les grandes villes du monde, et si les situations évoquées ont de quoi faire frémir, n’est pas exempt de maladresses et d’une baisse de rythme au milieu. Le gamin est par contre excellent et a une vraie gueule d’ange ce qui augmente l’empathie de bon nombre de spectateurs. On verra si il figure au palmarès ou non et si c’est pour de bonnes raisons ou simplement par un sujet « palmable ».
CAPHARNAUM de Nadine Labaki
Fini à 21h30, le film nous laisse donc le loisir, non pour un restaurant libanais que nous ne trouverons jamais (car il a fermé ses portes), mais pour un restaurant italien avant de s’endormir pour l’avant dernière fois à Cannes.
Et demain, le soleil se lèvera encore sur Cannes.