Rencontre : Nos Futurs de Rémy Bezançon
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Rencontre : Nos Futurs de Rémy Bezançon

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le

L’équipe du film Nos Futurs, était de passage à Bruxelles. L’occasion pour Cinephilia de discuter amitié avec Rémy Bezançon, Pierre Rochefort et Pio Marmaï.

Après la famille (LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE) et le baby blues (UN HEUREUX EVENEMENT), Rémy Bezançon s’attaque maintenant au thème de l’amitié. Là, on frissonne, encore un film de potes? Pas vraiment nous explique le réalisateur « À travers ça j’ai voulu parler de nos rêves, de ce qu’on devient, et du deuil de la jeunesse. Je voyais plus le côté philosophique de l’amitié que le film de potes. » Ouf, nous voilà rassurés.

Même si NOS FUTURS n’est pas à proprement parler un film de potes, la relation entre le personnage principal et son ancien copain, occupe une place importante du récit. Au départ renfermé et solitaire, Yann s’ouvre peu à peu au contact du dynamique et immature Thomas. « J’ai écrit en pensant à Pio (Thomas dans le film). J’ai ensuite choisi Pierre parce qu’il me fallait des énergies différentes, mais complémentaires. Je voulais aussi quelqu’un sur qui je pouvais me projeter, ça m’aide à diriger. Un petit blond à lunettes, ça ne l’aurait pas fait! » Deux acteurs, deux personnalités, et une complicité à créer. Car Pio et Pierre ne se connaissaient pas avant le début du tournage. « On a appris à s’apprivoiser en tant que personnages, mais aussi en tant qu’êtres humains. » nous dit Pierre. «Cette partie là du métier est toujours très enrichissante. Pio est une sorte de pile électrique qui ne s’arrête jamais, alors que moi, j’ai une discrétion, une réserve qui me collent à la peau. Finalement, les choses se sont faites de manière très naturelle. On s’est reconnus comme potentiels copains et on a fait en sorte que ça glisse pendant le tournage. » Après aussi… les deux comédiens ont semblé plutôt bien s’entendre lors de l’avant-première. Sans cette complicité, nous n’aurions peut-être pas rencontré Pio… « Je ne serais pas venu sans la présence d’un acteur-ami. La promotion c’est parfois fatiguant, alors il faut une bonne ambiance et des gens avec qui le courant passe bien, sinon ça peut être très pénible. »

Et de trois!

Si l’alchimie a bien pris entre les deux acteurs, on ne peut passer à côté de celle qui unit, depuis trois films, Rémy à Pio. « Il y a des acteurs qu’on aime retrouver, mais ce n’est pas pour ça que c’est mon acteur fétiche et que je vais faire tous mes films avec lui. J’ai des idées d’histoires et il se trouve qu’il y avait un rôle pour lui dans les trois dernières. » Pio confirme « On s’entend bien et je pense qu’on a fait du bon boulot sur les films précédents, donc il n’y a pas de raison de refuser. » Une amitié qui leur impose une exigence supplémentaire, selon l’acteur « On pourrait tomber dans des acquis ou sur des personnages qu’on a déjà essayé de faire ensemble. À chaque fois, il faut réinventer quelque chose de particulier et de singulier. Mais, quand ça fonctionne, c’est très agréable. »

Mélange des genres

Cette dualité, que l’on retrouve, entre autres, chez ses personnages, est une pièce essentielle des films de Rémy « J’ai toujours fait de la tragi-comédie. J’aime rapprocher le chaud et le froid, l’émotion et le rire. » Raison pour laquelle il s’est entouré de deux scénaristes très différents : Jean-François Halin (Les Guignols, OSS117) et Vanessa Portal (Un Heureux Evénement). Ou quand la comédie rencontre la psychologie… Autre point commun entre les films de Rémy Bezançon, la mélancolie et un certain rapport au passé. « Chacun a ses failles et, selon moi, on ne peut comprendre le présent qu’à partir du vécu. Je trouve qu’il est toujours intéressant de savoir d’où viennent les personnages pour construire leur psychologie. »

Amitié, mélancolie, rêves, insouciance… Si Nos Futurs aborde ces différents thèmes, il traite avant tout de la jeunesse et de l’adolescence. Alors à la question « voudriez-vous revivre cette période? », la réponse est unanime : NON! Et Rémy d’ajouter « Les souvenirs me suffisent, je suis très content d’y retourner à travers eux de temps en temps, c’est plus beau que la réalité. »

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