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La Folle Histoire de Max et Léon (Interview de l’équipe)

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le
Lors de leur longue tournée de promotion qui a commencé près de 2 mois avant la sortie du film, l’équipe de La Folle Histoire de Max et Léon s’est arrêtée par Bruxelles. Nous en avons profité pour rencontrer trois membres de l’équipe, les célèbres Grégoire Ludig et David Marsais du Palmashow et Alice Vial, jeune comédienne aperçue plus tôt cette année dans Les Innocentes
 
Ca faisait longtemps que vous aviez envie de cinéma ?
 
David : Je pense que bien avant les sketchs on avait envie de ciné. Mais on a dû passer par les sketchs pour en arriver là forcément. On ne pouvait pas frapper à une porte en disant « Hey regardez, on a un scénario. » Je pense que malgré tout ça se passe un peu comme ça aujourd’hui.
Vous n’avez pas essayé du tout ?
 
David : Pas du tout non. On avait une envie mais quand on est jeune, c’est plus facile de faire des sketchs quand on a peu de moyens. C’était très bien parce que ça nous a permis d’aiguiser l’écriture, de perfectionner certaines choses. Quand on a commencé à faire ce film, on était prêts. Techniquement et scénaristiquement. 
 
Vous avez du succès depuis des années avec ce format de Very Bad Blagues et du Palmashow. L’adapter en long-métrage ne vous a pas effrayé ? Ce qui fonctionne pour un format ne fonctionne pas forcément pour un autre.
 
Grégoire : Justement, c’est pour ça qu’on n’a pas fait une adaptation. On voulait passer des sketchs au film en donnant un aspect cinématographique à notre travail. Prendre les personnages de nos sketchs, qu’on adore, sur 2min30, 3 minutes, ça va. Les étirer pendant 1h30 au cinéma, certains ont essayé et ça n’a pas fait ses preuves justement. On peut comprendre, c’est une manière de faire évoluer son travail mais, ce n’était pas notre désir. On a tout de suite voulu partir sur autre chose. Offrir aux spectateurs autre chose. Même pour nous, on avait envie de bosser sur d’autres choses, d’autres personnages. On pouvait plus prendre le temps, plus les développer. C’est pour ça qu’on n’a pas fait une adaptation de nos sketchs et on ne voulait pas faire une adaptation de nos sketchs non plus. 
 
David : Après, dans le côté adaptation, il y a l’esprit qui est peut-être adapté en version cinéma parce que, quoi qu’il arrive, c’est notre écriture. Forcément, notre style d’écriture va rester le même. Dans le ton et dans l’humour en tout cas.
Alice, quand ils vous ont proposé le film, qu’est-ce qui vous a donné envie de l’accepter ?
 
Alice : Plein de choses. D’abord, la qualité du scénario. Je trouvais ça excellent. En lisant le scénario, je n’ai pas senti que c’était un scénar qui avait été écrit très vite. Je pense que les garçons sont très sincères dans leur démarche. Ils avaient très envie de raconter cette histoire et on sentait leur plaisir rien qu’en lisant. Je suis assez hantée par cette période. Enfin…
 
David : On y pense tous.
 
Alice : Voilà on y pense tous et j’aime beaucoup les films sur la Seconde Guerre Mondiale, je les regarde tous. Puis il y avait le plaisir de bosser avec le Palmashow.
 
David : Elle en écrit aussi. Entre nous. 
C’est quand même un sacré grand écart après Les Innocentes.
 
Alice : Oui mais c’est quand même un film de guerre.
 
Pourquoi avoir choisi de faire un film de guerre d’ailleurs ?
 
David : J’ai l’impression d’être contre vous alors que pas du tout. Pour nous, ce n’en est pas un. C’est une comédie d’aventure.
 
Je vais reformuler alors. Pourquoi avoir choisi ce contexte ?
 
David : C’est un fond de guerre oui. Quand on a commencé à réfléchir à un film, on a très vite pensé à un film de genre : la comédie d’aventure. On a décidé de la situer pendant la Seconde Guerre Mondiale parce qu’il y a un côté hommage à ces films qui nous ont donné envie : La Grande VadrouilleLa 7ème Compagnie,… Quand on s’est penchés sur le scénario, on a remarqué qu’on pouvait amener un côté très moderne par rapport à ce qui a déjà été fait, notamment sur des parallèles entre aujourd’hui et la Seconde Guerre Mondiale.
C’est un exercice que vous pourriez refaire avec d’autres genres emblématiques comme le western par exemple ?
 
Grégoire : On a un peu moins cette culture du western. Malgré tout, la Seconde Guerre Mondiale, ça touche tout le monde. Les westerns, ce serait plus des références cinématographiques. Après, si on veut s’éclater à faire un film de cowboys, pourquoi pas mais ce n’est pas notre idée première.
 
David : Se tourner vers un film de genre, c’est probable mais, un film de cowboys, c’est pas l’idée qu’on a en tout cas.
 
Comment avez-vous choisis les autres comédiens ? Il y a des têtes connues de vos sketchs qu’on revoit dans le film comme Damien Gillard par exemple.
 
Grégoire : Damien est un bon ami de Jonathan en fait. Ca fait longtemps qu’on le connait et qu’il apparait dans nos sketchs. On voulait garder les gens qui étaient dans nos sketchs. C’est valable pour les acteurs comme les techniciens en fait. On voulait s’entourer du même esprit. Les quelques qui n’avaient jamais travaillés avec nous, Bernard Farcy et Dominique Pinon par exemple, ce sont des gens qu’on adore et qu’on suit depuis très longtemps. C’était une nouvelle démarche pour nous de faire lire le scénario à des comédiens avec un peu plus de bouteille. C’était un plaisir de les avoir avec nous.  
 
Avez-vous écrit en songeant à des comédiens ?
 
Grégoire : Je pense qu’inconsciemment on a écrit avec Alice en tête. Pichon aussi peut-être, Julien Pestel. Après, c’est tellement compliqué d’écrire pour quelqu’un et je pense qu’Alice peut en témoigner. Ecrire pour une seule personne pendant 2 ans, 3 ans. Même 1 an ou 6 mois. Tu lui proposes et puis elle te dit « Ah j’aurais adoré mais je ne suis pas dispo. » Et tu dois tout revoir parce que t’avais tout misé sur elle.
 
David : Par contre, on a un pe redialogué ensuite quand on était sûr des rôles. Pour Bernard, on a rajouté des petits trucs. 
 
Grégoire : On a ajouté des mini bernardises. Ou des bernadoses. C’est pas mal non ? Je la note.
 
Alice, ça ne vous faisait pas peur ce genre de projet ? C’est un sacré challenge, assez différent par rapport à ce que vous faites habituellement.
 
Alice : J’avais forcément un peu peur de me planter mais ils m’ont très vite mise à l’aise.
 
David : On se connaissait déjà avant aussi.
 
Alice : Oui c’est vrai. Ca a aidé. 
 Vous avez fait une préparation particulière pour vos rôles ?
 
Grégoire : Oui. Avec David, on a fait une préparation physique pendant deux mois et demi.
 
David : On a perdu 10 kg.
 
Grégoire : On a perdu pas mal de poids. Qu’on a repris en Belgique. (rires) En fait, ce n’était pas tant pour maigrir, c’était juste pour se mettre un peu en condition. Qu’on soit en forme pendant deux mois et demi.
 
Alice : C’était un marathon pour vous. 
 
Grégoire : Ouais mais c’était bien. C’était notre projet. On l’a écrit, on est de tous les plans, on avait envie d’être là de a à z. C’est un travail qu’on a fait à trois avec Jonathan aussi et on voulait être là et être en forme physiquement.
 
David : C’est tout bête mais, les costumes des soldats français, c’est hyper lourd et, en plus, il faisait hyper chaud. Il fallait qu’on tourne une journée avec ce costume là et que le lendemain on soit apte à pouvoir continuer et à tourner. Il fallait qu’on soit préparé pour encaisser ça. 
C’est vous deux qui êtes crédités au scénario et c’est indiqué que c’est avec la collaboration de Jonathan (Barré, le réalisateur qui est aussi le réalisateur de leurs sketchs du Palmashow NDLR). Vous écrivez donc à deux et lui soumettez ensuite vos propositions ?
 
Grégoire : Exactement. On écrit d’abord tout avec David. Après, on voit Jonathan et on en parle avec lui. Au départ, on lui avait carrément amené un scénario de 200 pages. (rires) On ne s’était pas bridés. On avait mis tout ce qu’on avait envie de mettre. Il y aurait forcément des choses qu’on allait devoir enlever mais on ne voulait pas être frustrés. Jonathan l’a lu et a dit « ça c’est bien, ça aussi, ça c’est pas possible, ça non plus, ça non plus,… » A force, de discuter, de travailler, de relire, on a dégraissé tout ça. Jonathan en est venu à un scénario autour de 110 pages.
 
David : On n’a pas vraiment de velléités de metteurs en scène donc forcément il va collaborer à un moment. Il y a des trucs qu’on écrit mais qu’on ne va pas forcément voir. C’est là que lui intervient. Sa collaboration fait en sorte de faire que le scénario soit filmable.
Lors du tournage, la mise en scène est de lui à 100% ?
 
David : Oui. On se contrôle sur le jeu et un peu sur celui des acteurs parce que, comme on l’a écrit, on entend ce qui sonne ou pas. Avec Jonathan, on est d’accord qu’une fois que tout était écrit, il avait la main sur la mise en scène. Il a un oeil sur notre jeu. Il suffit qu’il nous fasse un petit sourire pour qu’on sache que c’est nul et qu’il faut la refaire. Ensuite, il donne des indications aux autres.
 
Grégoire : Il fallait qu’on sonne d’une seule et même voix. Il n’y a rien de pire que de travailler avec des gens qui co-réalisent. Il suffit que l’un dise quelque chose, l’autre dit autre chose et toi t’as ton avis, ça ne va pas. 
 
Bien que le film ne soit pas encore sorti (l’interview s’est déroulée en septembre dernier), le film a déjà eu pas mal de commentaires et les retours sont globalement bons. Est-ce que cette aventure vous motive à faire un autre film ? Pas forcément une suite.
 
Grégoire : Là on est encore en plein dans la promo. On est très contents du film, les retours lors des avants-premières sont très bons donc c’est génial. Après, attendons de voir comment la sortie de déroule et, après, on verra si on a une idée ou non. On a vraiment envie de trouver la bonne idée avant de se lancer. Tout de suite, on a préféré écrire de nouveaux sketchs. 
David : Parce qu’on avait des idées de sketchs.
 
Grégoire : On a fait ça pour continuer de travailler. On aime ça, enchainer les projets. Pour refaire un film, il faudra vraiment la bonne idée. Elle arrivera mais, il ne faut pas la forcer.
 
 
 Alice, comme vous écrivez, est-ce que les autres tournages que vous faites vous inspirent d’une façon ou d’une autre ?
 
Alice : Ah oui. Après le tournage, quand je me suis remise à écrire, ça m’a vachement aidé.
 
Grégoire : Ah ouais ?
 
Alice : Quand t’écris, c’est beaucoup dans la tête. Vous, c’est un peu différent, il y a une gymnastique hyper saine. Parfois, je suis trop dans l’écriture, trop cérébrale. Après avoir joué le personnage, je me sentais plus à l’aise avec les dialogues, les personnages. Je pense que c’est hyper sain de passer d’un truc à l’autre.
 
Grégoire : De jongler comme ça ? J’imagine.
Comment sont Grégoire et David comme partenaires de jeu ?
 
Alice : En plus je vais être dithyrambique. Ils sont généreux et mettent tout de suite à l’aise. Ce que j’aime avec vous, c’est que vous êtes friands de ce que font les autres. Ils sont très drôles bien sûr mais, ils sont curieux de ce que peuvent apporter les autres et ça j’adore. Il y a un échange et beaucoup de joie de vivre. J’en garde un souvenir assez fou. 
 
Grégoire et David, avez-vous déjà songé à écrire des sketchs, ou autre chose, pour d’autres médias ?
 
Grégoire : Non. On ne fait pas vraiment des sketchs pour tel ou tel média en fait. Ca fait longtemps qu’on écrit des sketchs, ça nous a toujours fait marrer et, tant que ça nous fera marrer, on continuera à en écrire. Qu’ils soient diffusés à la télé, sur internet ou autre, c’est pas tant la question. On continuera à écrire tant qu’on a des idées. Sur quel moyen de diffusion, on y réfléchi après.
 
Maintenant, quels sont vos envies et désirs ?
 
Grégoire : Maintenant, aller au spa. (rires)
 
David : On a le temps ou pas ?
Grégoire : Là on veut surtout que le film sorte, le partager avec les gens. On a hâte. Puis prendre des vacances parce que ça fait 3 ans et demi, quasi 4 ans qu’on est dessus. Jonathan a toujours été là en ping pong avec nous puis il a pris le projet donc on a tous contribué au film de la même manière. On a tous hâte de le sortir et voir ce que ça va donner.