Titre français : A Beautiful Day
Equipe: Alessandro Nivola, Ekaterina Samsonov, Joaquin Phoenix, Lynne Ramsay
Durée : 85’
Genre: Thriller
Date de sortie: 15/11/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Joe quitte un hotel miteux à Cincinatti. Il a apparemment tué quelqu’un. Il se rend ensuite à l’aéroport...
Notre critique:
Pas de doute après quelques minutes, le nouveau film de Lynne Ramsay est un film noir, très noir. Avare en dialogues, YOU WERE NEVER REALLY HERE (abominablement transformé en “A beautiful day” comme titre français!) vous plonge dans le vif du sujet, un tueur à gages, et ne vous lâche plus jusqu’au final.
Pour ceux qui l’auraient oublié, Lynne Ramsay est une réalisatrice écossaise qui nous avait déjà séduit par son cinéma aux sujets souvent à la limite de la normalité, notamment dans RATCATCHER ou dans WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN, un drame inquiétant entre mystère et thriller. YOU WERE NEVER REALLY HERE ne sort pas des préoccupations de la réalisatrice puisqu’une nouvelle fois, le spectateur est embarqué à la suite d’un personnage borderline dont les traumatismes du passé (une enfance avec un père violent et un passage à l’armée) en ont fait une sorte de vengeur violent et sans pitié. Une sorte de tueur en série qui ne tue que les méchants, façon Dexter.
Mais dans YOU NEVER REALLY HERE, nous ne sommes pas dans un univers à la Dexter, le glauque est ici partout pour nous rappeler que le héros ne va pas bien, qu’il est hanté par les fantômes de son passé et que tout peut se terminer à chaque instant.
Et c’est le toujours déstabilisant Joaquin Phoenix, acteur à transformation (HER, WALK THE LINE, THE MASTER), qui endosse le costume de ce taiseux tueur, vengeur de jeunes filles en détresse et qui nous plonge dans ce film entre gore et suggestion.
Car, au final, la force du film est d’avoir su raconter en images, d’avoir suggéré plus que montré au travers d’un non-dit bien maîtrisé tout au long de la narration et de parvenir à dénoncer de grands problèmes de société (la maltraitance, la pédophilie, le trauma de la guerre) par petits coups (de marteau) subtils et sans voyeurisme. Chapeau bas, Miss Ramsay!