White Squall
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White Squall

par Jean-Dominique Quinet
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Lame De Fond

Equipe:
Durée : 128’
Genre:
Date de sortie: 06/08/1996

Cotation:

3 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

WHITE SQUALL est une histoire vraie. Elle raconte les aventures d'un bâteau-école, l'Albatros, dirigé par le capitaine Christopher Skipper Sheldon (Jeff Bridges) et sa femme, le docteur Alice Sheldon. Le couple organise des stages d'un an, destiné à des adolescents. Le but est d'enseigner à huit jeunes matelots la navigation, la discipline et le respect mutuel. Le film se présente sous la forme d'une chronique de la vie à bord. Des frictions et des amitiés naissent au gré des escales. Le film tourne au drame quand le navire est pris dans une tempête.rn

 

Notre critique:

On ne sait jamais sur quel pied danser avec Ridley Scott. Tantôt génial et novateur (ALIEN, BLADE RUNNER), tantôt quelconque (THELMA AND LOUISE, BLACK RAIN), le réalisateur anglais est assez instable.
WHITE QUALL, sa dernière production, passe relativement inaperçu parmi les blockbusters de l’été. Bien que ce ne soit pas là son chef-d’¦uvre, ce manque d’intérêt est injuste: intéressant sous bien des aspects, et ce, malgré quelques poncifs scénaristiques, c’est un film proche des hommes, et qui nous offre quelques scènes inoubliables.rn

Pas de surprise: le principal atout de WHITE SQUALL est visuel. Il est superbe et esthétiquement irréprochable. L’action se déroule sur les mers et les océans du monde: un décor qui convient parfaitement à Ridley Scott. Il a su capturer dans son objectif des images magnifiques, sorte de peintures aux couleurs éblouissantes qui valent à elles seules le détour. Son travail sur la lumière -qui, pour l’artiste, est un moyen d’expression en soi- est omniprésent. Que ce soit dans les cales de l’Albatros ou sur les mers du Sud, il découpe ses personnages de stries lumineuses ou éblouit le spectateur par des contre-jours somptueux. Un seul reproche peut-être: il n’apporte rien de nouveau dans ce domaine. Mais peut-on lui en vouloir, lui qui a réinventé l’art de l’éclairage?rn

La faiblesse du film, c’est son histoire. Elle ne tient pas toujours la route. En plus, à force de jouer sur les cordes sensibles avec de grandes valeurs humaines (l’Amitié, le Courage, l’Honneur, l’Esprit d’équipe…), le scénario s’essouffle peu à peu jusqu’au rebondissement final qui relance (mais un peu tard) l’action. La première moitié ressemble dès lors à un catalogue de bons sentiments. Les péripéties ne semblent avoir été écrites que pour mettre en valeur les personnages. Un peu plus de subtilité et de pudeur auraient été les bienvenus. Même la bande son joue la surenchère. Pitié! Epargnez-nous cette musique grasse et épique qui souligne toutes les scènes dramatiques et les élans humains des personnages!rn

N’empêche. La scène de la tempête, moment où non seulement le navire, mais aussi le film, chavirent, est un morceau de bravoure cinématographique. Des images à vous couper le souffle, qui n’ont rien à envier au TWISTER de Jan de Bont. C’est une séquence chargée de suspens et d’émotion, qui mérite, elle aussi, le détour.rn

Notons enfin la présence charismatique de Jeff Bridges, qui écrase littéralement les autres comédiens par sa présence. Le rôle de Skipper semble être écrit sur mesure! Ceci dit, les autres acteurs tirent honnêtement leur épingle du jeu, notamment Carole Goodall, seule femme sur ce voilier d’hommes…rn

WHITE SQUALL ne restera sûrement plus longtemps à l’affiche. Pour tous les amateurs de Ridley Scott, pour tous les aventuriers cinéphiles et pour ceux qui aiment l’évasion en images, c’est un must!