Equipe: Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet, Robert Guédiguian, Simon Abkarian
Durée : 134’
Genre: Drame historique
Date de sortie: 09/12/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Berlin 1921, Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien est exécuté dans la rue par Soghomon Thelirian dont la famille a été entièrement exterminée. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle tant et si bien que le jury populaire l’acquitte. 60 ans plus tard, Aram, jeune marseillais d’origine arménienne, fait sauter à Paris la voiture de l’ambassadeur de Turquie...
Notre critique:
Sans doute de par ses origines arméniennes, Robert Guédiguian a toujours été depuis ses débuts un metteur en scène engagé. Que ce soit pour la cause sociale (MARIUS ET JEANNETTE) ou dans le cinéma (A L’ATTAQUE!) ou le politique (LE PROMENEUR DU CHAMP DE MARS), il a toujours choisi ses histoires dans des domaines à message, tout en parvenant souvent à glisser des moments d’émotion, de sensibilité et d’amour.
Avec UNE HISTOIRE DE FOU, il aborde le génocide arménien de front en divisant son film en deux parties: la première se déroulant en noir et blanc dans les années 20 avec l’assassinat du responsable turc du massacre des arméniens, la deuxième, en couleur, dans les années 70, avec l’attentat d’un jeune marseillais sur l’ambassadeur turc à Paris.
Et dès le départ, on sent une volonté de précision, de relater les faits rien que les faits sous une forme presque inhabituelle pour Guédiguian, forme qui tient plus de la leçon d’Histoire que d’un film de fiction pure. Et c’est ce qui va rendre tout au long des deux heures de film le spectateur un peu dubitatif, voyant dans UNE HISTOIRE DE FOU un film trop dans la démonstration et pas assez dans l’inspiration ou dans l’émotion alors que c’est la passion qui devrait prédominer.
On a le sentiment que Guédiguian (et c’est tout à son honneur) a voulu être le plus objectif possible en montrant les deux revers d’une même médaille. Mais, hélas, ce faisant, il perd un peu de l’âme du combat du peuple arménien, tout en dénonçant clairement le génocide.
Exercice difficile, UNE HISTOIRE DE FOU ne tient donc pas les promesses de son titre, délivrant un film trop sage, trop scolaire et pas assez fou (dans le sens passionné), justement…