Top Gun: Maverick
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Top Gun: Maverick

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Désert de Mojaves en Californie. Pete "Maverick" Mitchell répare un avion dans son hangar/atelier parmi ses souvenirs d'antan. Il part ensuite vers la base navale où il travaille en tant que pilote d'essai d'un nouvel avion destiné à franchir le cap de mach 10.

 

Notre critique:

Bien qu’il soit devenu culte (ou parce qu’il est devenu culte), il aura quand même fallu 36 ans aux producteurs hollywoodiens (et à Tom Cruise) pour faire une suite à ce TOP GUN qui a marqué au fer blanc pas mal de fans d’aviation, de vitesse et de copains virils (mais souples).

On va pas se le cacher: TOP GUN: MAVERICK coche toutes les cases de ce type de film et est complètement aligné avec le TOP GUN de Tony Scott. C’est en cela qu’il plaira aux nostalgiques et qu’il divertira les plus jeunes.

Les dialogues sont à l’emporte-pièces. Minimalistes, ils servent à transcrire des faits et des concepts ultra-simplifiés à la gloire de l’Amérique, de l’armée et de l’amitié virile. Pas difficiles à retenir, ils servent aussi parfois à faire passer un message plus complexe. Lorsque l’on dit à Mav: « il est temps de tourner la page », on se doute qu’il ya là un message à Tom Cruise lui-même vu son âge…

Nous sommes en 2022, il est donc politiquement incorrect de désigner clairement un ennemi dans un blockbuster qui doit potentiellement être vendu dans le monde entier pour rentrer dans ses frais. Donc pas d’ennemi désigné, juste une centrale de raffinement d’uranium. Avec ça pas de risque (sauf p.e. pour l’Iran et la Corée du Nord mais pas sûr que le film sorte là-bas).

Les personnages ne sont pas trop approfondis, à l’image des dialogues. Les rapports entre eux sont simplistes, compréhensibles par tous et toutes. Lorsque l’on dit à Mav « je n’aime pas ce regard » et qu’il répond « c’est le seul que j’ai », on tient là plusieurs aveux. Un sur les personnages qui ne sont pas dans la nuance, et un sur Tom Cruise qui nous avoue enfin que son talent de comédien est limité.

Le scénario se doit d’être prévisible. Alors là chapeau au trois scénaristes en charge, c’est du grand art. Tout ce qui va se passer est prévisible dès la première minute de film (dont le début reprend point pour point le TOP GUN original) mais ils savent toucher notre corde sensible pour que le spectateur croit encore qu’il a été surpris. Qui a cru que Mav ne serait pas de l’assaut final?

La mise en scène est celle d’un blockbuster hommage à Tony Scott. Avec OBLIVION, TRON ou LINE OF FIRE, Joseph Kosinski a clairement montré qu’il était l’homme de la situation: il sait manier une caméra et il n’a pas peur des grosses productions. Il imite à la perfection les gros plans façon Tony Scott et la photographie fait également fort penser à celle de feu Scott.

Les acteurs sont testostéronés comme il faut. La scène de football sur la plage n’est d’ailleurs là que pour ça si jamais vous en doutiez encore. La gloire du corps façon californienne a encore de beaux jours devant elle! Quant à Val Kilmer, il est de la partie malgré son (vrai) cancer de la gorge et la confrontation Maverick face à Iceman est un moment d’émotion virile qui ne manquera pas de faire couler quelques larmes. Enfin, lorsque l’on n’a plus de testostérone, on a heureusement le charme indéniable du sourire de Jennifer Connely en pur faire-valoir de ce cher Tom, avec juste ce qu’il faut de force féminine (c’est quand même elle qui fait dégager Mav de son café parce qu’il enfreint les règles).

Les scènes d’avion sont parfaitement maitrisées. A nouveau, Joseph Kosinski réussit parfaitement toutes les scènes aériennes, de combat ou non, leur donnant l’exacte balance entre réalisme et lisibilité pour que les spectateurs se croient eux aussi dans le cockpit devant ou derrière les acteurs.

TOP GUN: MAVERICK sera un hit, il n’y a pas à en douter, particulièrement dans ces temps post pandémiques où le cinéma d’auteur peine à retrouver son public et où les blockbusters (THE BATMAN, SPIDER-MAN: NO WAY HOME) cartonnent réalisant des chiffres à faire pâlir leurs frères des années pré-2020! Divertissement assuré…

 

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