Equipe:
Durée : 95’
Genre:
Date de sortie: 29/08/2000
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Les Lisbon forment une étrange famille: cinq jeunes filles au charme dévastateur et leur père, un professeur de mathématiques déphasé, sont dominés par une mère puritaine au caractère inflexible. Une femme qui n'est pas prête à relâcher son étreinte maternelle vu la convoitise qui brille dans les yeux des garçons du quartier. La situation s'envenime après le suicide de Cecilia, la cadette agée de 13 ans. La famille se referme sur elle-même. La maîtresse de maison assigne sa progéniture à résidence. Une gigantesque opération de sauvetage est mise sur pied.
Notre critique:
THE VIRGIN SUICIDES est le premier film, foncièrement atypique, de Sofia Coppola. Sur un ton badin qui, au second degré, nous rappelle les productions « teenage » américaines, la fille du réalisateur de APOCALYPSE NOW nous entraîne, l’air de rien, au coeur d’une véritable tragédie. Quatre destins, lentement, se nouent. Quatre esprits, doucement, basculent. Au fil de mésaventures apparemment anodines, les échappatoires disparaissent; l’inéluctable se précise. Peu à peu, emportés par un scénario manipulateur, on se sent coupables, on se révolte, malades d’impuissance face à un adversaire implacable et terriblement commun: l’égoïsme humain.
Sofia Coppola signe une analyse scrupuleuse du monde de l’adolescence. A petits coups de pinceau, elle dessine des portraits diablement réalistes. Pour interpréter ces êtres humains au bord du gouffre, elle mise avec clairvoyance sur des actrices peu connues (à l’exception de Kirsten Dunst qui donnait la réplique à Tom Cruise et Brad Pitt dans INTERVIEW WITH A VAMPIRE). Parmi les adultes, on retrouve par contre quelques acteurs d’exception, dont James Woods pris ici plutôt à contre-emploi et Kathleen Turner rayonnante… d’autorité.
Grâce à une mise en scène inventive qui ne sombre jamais dans le tape à l’oeil, la réalisatrice nous piège dans cette fausse comédie à la légèreté toute superficielle. THE VIRGIN SUICIDES mérite sans aucun doute son aura de film culte. Espérons néanmoins que cette auréole ne rebuttera pas les foules.