Anna Wintour avait déjà été l’inspiratrice (facile vu son caractère autoritaire naturel) du personnage de Miranda Priestly dans THE DEVIL WEARS PRADA et voici qu’elle devient le sujet d’un documentaire qui capture toutes les tensions qui précèdent la création d’un des plus gros numéros de l’histoire du célèbre magazine de mode, Vogue.
Monde factice si il en est, la mode n’en est pas pour autant un monde où l’on se tourne les pouces et Anna Wintour, professionnelle jusqu’au bout de ses ongles manucurés, femme à poigne qui tyrannise ses employés, tous compétents, en est la preuve vivante. Dans cet univers hypocrite qui n’ose que rarement l’affronter de face, elle s’est taillé une place de choix qui lui permet de faire et de défaire ce que les grands couturiers proposent.
Le documentaire balance habilement entre la vision d’une Anna implacable, froide et qui semble finalement souvent s’ennuyer, et celle d’une Anna qui n’écoute presque qu’un seul avis, celui de sa fille unique qui trouve que la mode est un monde bizarre qu’elle évitera certainement dans sa carrière future.
Si la majorité du documentaire tourne autour de l’opposition entre Anna Wintour et Grace Coddington, directrice de la création (que l’on suit d’ailleurs bien plus souvent qu’Anna), il réussit, par touches discrètes, à éclairer le personnage connu et reconnu de dictateur et tyran d’Anna d’un jour nouveau, arrivant même parfois, à nous la rendre sympathique…
Et que vous n’aimiez pas la mode, que vous ne soyez pas une femme ou que vous ne lisiez pas Vogue, n’hésitez pas à aller voir THE SEPTEMBER ISSUE qui vous réconciliera peut-être avec cet univers factice et léger du monde de la haute couture…