The Nice Guys
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The Nice Guys

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Cotation:

6 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

1977, Los Angeles. En plein milieu de la nuit, une voiture traverse à grands fracas une maison. La star du porno Misty Mountains meurt dans l’accident au volant de la voiture. Suicide, meurtre? A qui profite le crime? Un détective privé se lance dans l’enquête...

 

Notre critique:

Il fallait oser réunir deux stars du grand écran dans le même film pour la première fois et en profiter pour casser leurs images à tous les deux d’un seul grand coup de caméra, tout cela avec l’aide d’un scénario bien déjanté! Et Shane Black (le scénariste de LETHAL WEAPON et le réalisateur de IRON MAN 3) l’a fait!

La recette est donc simple mais il fallait oser: prenez un peu de Russel Crowe (THE WATER DIVINER, NOAH), une star mondiale qui n’a pratiquement jamais joué dans une comédie, puis arrosez d’un peu de Ryan Gosling (ONLY GOD FORGIVES, THE BIG SHORT, DRIVE), le beau gosse de ces dames, star montante incontestable, mixez le tout sur un air des années 70 et de libérations des moeurs, laissez mijoter façon Shane Black, et projetez le tout en salle pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Rien que l’entrée en matière est déjà tout un programme avec cette star du porno qui traverse en voiture la maison où un jeune gamin n’a d’yeux que pour la page centrale d’un magazine dans lequel s’étale justement les charmes de la dite star.

Avec ses dialogues complètement décalés, des situations très drôles, un détournement habile des clichés des polars et des buddy movies, et une atmosphère très réussie des seventies, ce THE NICE GUYS n’est pas loin de faire penser à CHINATOWN de ROMAN POLANSKI version comédie. Intelligemment politiquement incorrect, c’est une comédie où on tire à balles réelles, où les enfants sont les adultes et où les adultes sont d’incorrigibles gamins qui croient encore au Père Noël.

Mais la délectation suprême est bien sûr de voir Russel Crowe en exécuteur des basses oeuvres et surtout Ryan Gosling en privé incompétent et maladroit qui ne rate jamais une occasion de se planter en beauté. Lui qui a joué plusieurs fois des rôles de cascadeurs, cela ne manque pas de piquant. Et de plans en plans, Gosling s’amuse visiblement comme un petit fou à casser cette image de star des films indépendants, en faisant juste assez pour être crédible dans ce rôle de composition. Mais ces deux bras cassés, si l’on peut dire, ne doivent pas masquer une étonnante surprise en la personne d’Angourie Rice, jeune australienne qui interprète le rôle de Holly, la fille débrouillarde du personnage de Gosling. Du haut de ces 15 ans, cette jeune fille tient la dragée haute à ces deux acteurs chevronnés, donnant non seulement la réplique mais créant de toutes pièces un personnage essentiel à la mécanique comique du film.

Projeté à Cannes hors compétition, THE NICE GUYS est une brillante comédie révélatrice de ce qu’un couple d’acteurs qui osent remettre leur image en question servis par un bon scénario comique peut donner sur grand écran… rien que du bonheur!

 

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