Comme l’annonce le générique (et quelque part le titre), THE HATEFUL EIGHT est le huitième film de Quentin Tarantino (si tant est qu’on exclut DEATH PROOF et qu’on compte les deux parties de KILL BILL comme un seul film). Faisant suite à l’excellent DJANGO UNCHAINED, ce nouveau film poursuit dans un genre fort apprécié du réalisateur, le western.
Avec sa maestria habituelle doublée d’une pellicule 70mm (hélas impossible à apprécier en Belgique faute de salles appropriées), Quentin Tarantino nous emmène loin des tendances du western écrasé par le soleil pour trimballer ses héros dans les neiges du Wyoming (en hommage sans doute au GRAND SILENCE de Sergio Corbucci) et ne manque pas une occasion de glisser des références au western spaghetti à gauche et à droite, tout en nous servant son discours bien rôdé sur les racistes en tout genre.
Toujours aussi bavard, toujours aussi brillant scénariste, Tarantino nous propose donc un récit en forme de Cluedo où le spectateur va devoir chercher qui du Major, du shérif ou du mexicain a utilisé le chandelier pour tuer le bourreau ou le confédéré. Et comme d’habitude, les personnages sont fouillés jusqu’au bout, creusés jusque dans le tréfonds de leurs défauts pour que ses salopards soient les plus parfaits possibles. Comme dans les bons vieux westerns spaghettis, les trognes des interprètes sont également à la hauteur, avec une mention spéciale pour une revenante (comme aime les faire renaître Tarantino), Jennifer Jason Leigh qui compose un de ses personnages dont elle a le secret.
Au final, THE HATEFUL EIGHT est bien un film de Tarantino jusqu’au bout de la pellicule, mais on est hélas loin de la finesse et de la dénonciation forte de DJANGO UNCHAINED, on est plus dans du divertissement où l’on sent que Tarantino et ses interprètes se sont fait plaisir, égratignant quelques fois cette bonne vieille Amérique bien pensante, sans pour autant transcender le genre. On attendra donc avec plaisir et une certaine impatience le 9e film de Tarantino…