Shijie

Shijie

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : The World

Equipe: Zhangke Jia
Durée : 120’
Genre:
Date de sortie: 19/07/2005

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Tao est danseuse dans le parc d'animation THE WORLD, situé à Pékin. THE WORD est une représentation des grands points touristiques du globe. C'est aussi un univers fermé, où tout le monde se connaît, une terre en réduction... Et dehors, c'est Pékin, ville en pleine essor...

 

Notre critique:

SHIJIE est un film subtil. Car c’est un film qui, sous le couvert de suivre la vie dans ce gigantesque parc d’attraction, se permet d’être très critique à la fois envers la pénétration de la globalisation en Chine mais aussi envers la société chinoise moderne. Sans complaisance mais aussi sans attaque directe, le réalisateur Zhang Ke Jia tisse sa métaphore autour du parc décrivant une jeune génération chinoise pas très à l’aise dans son identité…

La mise en scène propose un rendu très réaliste de l’impression d’être hors du temps et de l’espace. Aux couleurs bigarrées et chatoyantes présentes dans le parc s’oppose le terne de la ville de Pékin et des appartements minables. Au travers de ce monde désincarné, le réalisateur capte les incertitudes des personnages et leurs existences difficiles dans un Pékin moderne en pleine mutation (tout est en construction). Par de petites saynètes, le film explore ainsi toutes les composantes de la vie en Chine: le travail, l’urbanisation, les amours, l’immigration et la liberté entre autres…

Ce parc, ce monde en réduction 1/3, est bien sûr le carrefour des rencontres des cultures (comme les jeunes femmes russes), le symbole d’une mondialisation inexorable qui projette les gens qui y travaillent dans un désarroi total. « Après une journée ici, on se change en fantôme » confie l’un des personnages. Mais la comparaison entre le parc et le reste de Pékin ou de la Chine n’est pas décrite spécialement à l’avantage de la culture chinoise. Et l’on a l’impression plus d’une fois que le réalisateur, si il est critique face à une globalisation et une perte d’identité de la société chinoise, n’en demeure pas moins très conscient de la misère et du dénuement qui sont omniprésents dans celle-ci.

Mais le film pêche aussi hélas par ses qualités… Ce détour, cette métaphore du parc, éloigne souvent le propos du fond du récit à proprement parlé, et le spectateur se perd alors dans une rêverie qui n’est pas propice au décryptage du message du film…

 

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