Titre français : Y-a-t-il Un Zombie Dans La Salle?
Equipe:
Durée : 99’
Genre: Comédie fantastique
Date de sortie: 10/08/2004
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Shaun est un vendeur de TV. Pas vraiment sorti de l'adolescence, il vit encore en co-location avec deux de ses copains, Pete et Ed. Sa vie est plutôt morne et routinière, lorsque soudain la sonde américaine Omega-6 se désintègre dans l'atmosphère au-dessus de l'Angleterre...
Notre critique:
Les grands bretons ont l’art de nous balancer à la figure des films sociaux parmi les meilleurs du cinéma européen… Ken Loach est là pour le prouver, lui, qui après des années de cinéma, persiste et signe avec brio dans un genre pas toujours facile.
Le réalisateur/scénariste Edgar Wright n’est bien sûr pas Ken Loach… Lui, il a choisi la dérision, l’ironie, le second degré (voire le troisième) pour nous balancer à la figure un lieu commun maintes fois observé autour de nous: nous sommes entourés de zombies! Il suffit de sillonner les allées de nos hypermarchés pour se rendre compte, en voyant les airs hagards et les teints blafards des consommateurs, que nous sommes tous devenus des zombies. Répétant les mêmes gestes chaque jour, mécaniquement, sans réflexion, sans enthousiasme, sans vitalité, nous ressemblons de plus en plus à nos cousins, les morts sur pattes.
Partant de ce constat frappé au cerveau même du bon sens, Edgar Wright pousse le bouchon encore plus loin et fait des contemporains de Shaun, son héros, vendeur de télé à la petite semaine, des vrais zombies… Tant qu’à faire… Et il nous livre un petit film plaisant, débridé et parodique en diable (louchant très fort du côté de papa DAWN OF THE DEAD), se payant même le luxe d’avoir des interprètes excellents. Simon Pegg, qui se glisse dans la peau de Shaun est d’une drôlerie simple et efficace qui relègue Mister Bean aux oubliettes en deux temps trois mouvements.
En utilisant habilement les sons, en jouant avec les cadrages, Wright parvient donc à nous servir une belle alliance d’humour british et d’horreur faite avec intelligence. Bon, bien sûr, de temps à autre, le bavardage à l’anglaise est un peu longuet et aurait gagné à être réduit au scalpel mais cela n’entame pas ou peu le plaisir de se laisser emporter aux bons mots de ces héros malgré eux.
Ah, surtout, un point important! Ne vous fiez pas au stupide titre francophone qui pourrait laisser supposer que ce bijou d’humour britannique fait partie de la série US des Y-A-T-IL… des dégénérés pour aller voir ce film… Non, ce SHAUN OF THE DEAD est d’une autre trempe: celle qui réveille les morts!