Saint Laurent
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Saint Laurent

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe:
Durée : 151’
Genre: Biographie
Date de sortie: 23/09/2014

Cotation:

0 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

1974, Paris. Au petit matin, Yves Saint Laurent prend une chambre dans un hôtel sous un nom d’emprunt, M. Swann. Il téléphone aussitôt à un journaliste et dit qu’il accepte l’interview qu’il lui demandait. Il raconte alors son histoire...

 

Notre critique:

Après celui de Jalil Lespert au début 2014, c’est le deuxième biopic sur Yves Saint Laurent qui se retrouve sur nos grands écrans. Il semble que la mort de cette immense créateur de mode en 2008 ait poussé les producteurs français à retracer une vie riche en événements.
A la différence du YVES SAINT LAURENT, ce SAINT LAURENT se préoccupe d’avantage de la face sombre et du côté obscur de la force créatrice en oubliant souvent que c’est au-delà de cette simple dualité qu’il faut trouver la force créatrice de l’homme. En clair, le film nous pousse trop à croire que c’est l’auto-detruction de l’homme qui en a fait un grand artiste de mode, au lieu de tenter de pénétrer dans une humanité et un esprit fragiles pour y retrouver la vraie essence créatrice.
Enfonçant le clou de la dualité par l’utilisation systématique de miroirs dans de nombreux plans, Bertrand Bonello (LE PORNOGRAPHE, L’APOLLONIDE) s’appesantit donc trop sur l’homme désabusé et au bord du gouffre en perdant presque toute tendresse pour son personnage principal, gonflant le “monstre” sous l’enveloppe créatrice.
Heureusement, et à l’instar du film de Lespert, SAINT LAURENT bénéficie d’une interprétation tout en nuances d’un Gaspard Ulliel (L’ART D’AIMER, LA PRINCESSE DE MONTPENSIER) et d’un Jérémie Rénier qui se glissent tout deux à volonté dans ces personnages hors de la norme.
Au final, c’est comme si cette biographie était plus une vision fantasmée de la vie de Saint Laurent, une forme d’hommage masqué à l’esthétique plus qu’à l’oeuvre, et qui manque de beaucoup de nous faire participer à la capacité créatrice d’un être à part…