Ready Player One
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Ready Player One

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Ben Mendelsohn, Ernest Cline, Olivia Cooke, Steven Spielberg, Tye Sheridan, Zak Penn
Durée : 140’
Genre: Film de science-fiction
Date de sortie: 28/03/2018

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Columbus, Ohio, 2045. C’est dans le quartier des “Stacks” que vit Wade, né en 2027 et qui, pour échapper à un quotidien oppressant, se rend chaque jour dans l’univers virtuel de “Oasis”. Pas seulement pour échapper au réel mais aussi pour trouver un ”easter egg” caché par le créateur du jeu à sa mort, “easter egg” qui donnera accès à la totalité de l’univers de Oasis et à l’immense fortune de son concepteur.

 

Notre critique:

On l’attendait ce READY PLAYER ONE, la rumeur ne faisait que monter, le présentant largement comme le film de l’année! Il faut dire qu’avec Steven Spielberg aux manettes (de jeu), il était déjà certain que l’on aurait droit à une mise en scène soignée, certainement inventive. Il ne restait plus qu’à avoir un bon scénario et un bon casting et le tour était joué.

Côté scénario, c’est Ernest Cline himself qui adapte son roman éponyme à succès avec l’aide de Zak Penn, spécialiste de la transposition des comics au cinéma (ELEKTRA, X-MEN: THE LAST STAND, THE INCREDIBLE HULK) et créateur de la série de science-fiction “Alphas”.

Livre de SF de 400 pages qui mélange virtuel et réel, Ready Player One est une véritable ode à la culture populaire, multipliant les références geek aux années 80 qu’elles soient cinématographiques, dans les jeux vidéos ou de personnages connus. Et READY PLAYER ONE, le film, rend clairement hommage aux mêmes références, le tout dans un déluge d’effets qui méritent sans aucun doute d’être vus en version IMAX.

Malheureusement, comme souvent en cas de roman foisonnant, l’adaptation correspond toujours à des coupes mises ensembles, à des choix plus ou moins judicieux, et c’est encore le cas ici où READY PLAYER ONE s’attache bien plus à l’action qu’à la description des multiples lieux du roman, stigmatisant aussi telle ou telle référence (IRON GIANT, SHINING, BACK TO THE FUTURE, etc) en fonction probablement des droits obtenus pour les utiliser.

Côté interprètes, pas de grosses surprises d’autant que les personnages sont assez faiblards, film d’action effréné aux multiples effets spéciaux oblige. Tye Sheridan, le cyclope de X-MEN: APOCALYPSE, fait son possible pour crédibiliser l’accro aux jeux qu’il incarne, tandis qu’Olivia Cooke (OUIJA) semble plus à l’aise dans son rôle de geekette que lui.

Ready Player One

Et si indéniablement, la maestria du maître américain est au rendez-vous, le plus étrange dans ce READY PLAYER ONE se situe sans doute dans le fait que Steven Spielberg a choisi de faire un film de SF pour enfants/jeunes ados en lissant le plus possible son récit, le tout en parlant des années 80 et du début des jeux vidéos, débuts que n’ont jamais connus ces mêmes adolescents et qui parlent évidemment bien plus aux cinquantenaires qui eux ne trouveront rien d’adulte dans le traitement et la narration. Il y a dans cette dualité de propos sans doute la volonté de coller au livre (qui rend hommage à ces années 80) et la volonté de toucher un public que Spielberg a toujours voulu interpeller, au fil d’une carrière alternant films adultes (MUNICH, BRIDGE OF SPIES) et films pour enfants (HOOK, THE BFG parmi d’autres).

Plus bizarre encore sans doute, Steven Spielberg termine son film en criant haut et fort “vive la réalité, à mort le virtuel” à un public qui mange du digital à toutes les sauces. Sans doute pour les alerter diront certains, mais d’autres pourraient pointer du doigt un Spielberg au sommet de ses contradictions. Comprenne qui pourra…

Au final, on aurait bien aimé voir ce qu’un Christopher Nolan ou un Peter Jackson –tous les deux pressentis pour réaliser cette adaptation- auraient fait avec un tel matériau! Certainement pas un film pour enfants alors que notre monde est à l’orée de rentrer dans la réalité virtuelle. READY PLAYER ONE est donc un film divertissant mais loin des standards du film culte ou du film de l’année 2018.

 

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