Equipe: Christophe Honoré, Denis Podalydès, Pierre Deladonchamps, Vincent Lacoste
Durée : 132’
Genre: Drame
Date de sortie: 27/06/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1993. Jacques aime Jean-Marie depuis plus de trois ans. Ou en tout cas Jacques a une relation plus ou moins continue depuis trois ans avec lui. Ce soir-là, Jacques rentre chez lui pour retrouver son fils, Louis, gardé par Mathieu, un journaliste qui habite son immeuble. Mais alors qu’il est à peine chez lui, son téléphone sonne et Marco, un ex, lui laisse un message désespéré: la maladie a gagné du terrain et il a peur de mourir.
Notre critique:
Après le primé 120 BATTEMENTS PAR MINUTE, le Festival de Cannes accueille donc PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE, un film parlant également du SIDA, cette maladie qui n’est toujours pas éradiquée et dont hélas on parle de moins en moins.
Et cette fois-ci, c’est Christophe Honoré, le réalisateur de DANS PARIS ou MA MERE qui propose son approche d’un récit autour de cette maladie. Situé en 1993, mais très actuel dans sa forme et dans son fond, PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE se pose dans les pas de Jacques qui sort d’un amour difficile durant lequel il a contracté la maladie, mais qui continue à vivre et à aimer malgré tout. Et lorsqu’il rencontre Arthur, jeune, vivant et insouciant, c’est le coup de foudre.
PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE noue donc entre elles des histoires sentimentales compliquées, jouant au maximum sur un côté parisien intellectuel (cher à Honoré) pour nous proposer des dialogues à la fois légers et porteur d’un certain humour du désespoir. Et de temps en temps, cela marche, et de temps en temps, le choc avec la crudité des scènes de sexe fait que cela tombe complètement à plat.
Mais dans sa volonté de faire “vrai”, Christophe Honoré a perdu de vue le plus important. En faisant de Jacques (très bien interprété par Pierre Deladonchamps, vu dans l’excellent L’INCONNU DU LAC) un de ses personnages principaux, une personne sans empathie, pratiquement égoïste (ce que l’on peut comprendre vu sa maladie) qui ignore (voire rejette) son fils Loulou, il ne nous reste qu’Arthur, l’autre personnage principal, pour trouver quelqu’un avec qui s’identifier. Et là, Vincent Lacoste (VICTORIA, SAINT AMOUR), égal à lui-même, i.e. faisant plus ou moins toujours le même personnage, ne convainc pas vraiment, laissant le spectateur seul face au destin peu enviable de Jacques, le tout dans une indifférence polie.
Quant au SIDA lui même, qui est une partie importante du récit même si elle en est la toile de fond, on ne peut que conseiller à nouveau de retourner voir LES NUITS FAUVES de Cyril Collard, film bien plus fort sur le sujet.