Equipe: Fadette Drouard, Grand Corps Malade, Mehdi Idir, Moussa Mansaly, Pablo Pauly, Soufiane Guerrab
Durée : 110’
Genre: Drame
Date de sortie: 01/03/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Ben a eu un accident qui le laisse tétraplégique incomplet. Après l’hôpital, il se retrouve en centre spécialisé où commence une longue lutte contre lui-même et contre son environnement...
Notre critique:
Basé sur le livre éponyme et auto-biographique de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, PATIENTS nous fait entrer de plein pied (un jeu de mot que ne renierait sans doute pas le célèbre slameur) dans l’univers des paraplégiques, tétraplégiques, traumatisés crâniens, désinhibés frontaux et on en passe et des meilleurs, dont beaucoup sont hélas des jeunes gens à qui la vie a décidé de jouer un sale tour.
Cependant, qu’on ne s’y trompe pas, dans PATIENTS, le pathos est laissé à la société des biens pensants et des gens chez qui tout fonctionne parfaitement. Dans PATIENTS, c’est l’auto-dérision qui règne en maître (ah, la blague récurrente du “passe-moi le sel”!) et qui permet à tous ces hommes et ces femmes de tenir le coup tant bien que mal (parfois très mal).
Et Grand Corps Malade et ses acolytes, Fadette Drouard (au scénario, deuxième film après HIBOU) et Mehdi Idir, dont c’est aussi le premier film, vont nous dépeindre pendant près de 2h tout ce qui fait l’existence d’une bande de jeunes gens dont la principale occupation est d’attendre qu’on les aide à boire, à manger, à s’habiller, à téléphoner, à faire pipi, caca et toutes ses opérations que nous, qui avons un corps parfaitement fonctionnel, tenons comme allant de soi. Les patients méritent ici parfaitement leur nom…
Mais jamais, au grand jamais, le film n’est pesant, il est au contraire drôle, émouvant, riche en réflexions sur ce qui fait notre humanité, plein de cette même humanité, débordant souvent d’un amour indicible.
Doté d’un sens aigu de l’observation et du détail qui fait mouche, Grand Corps Malade n’est pas complaisant, ni envers lui-même, ni envers ses camarades de fortune, ni même pour le personnel soignant (l’infirmier qui ne lui parle qu’à la troisième personne est exemplaire!). PATIENTS est tout simplement ‘juste’, parfaitement dans l’absurde de cette réalité qui s’impose lorsque l’on est coincé dans son corps.
Humour du désespoir mais en même temps humour qui sauve, le rire est partout dans PATIENTS et représente certainement la meilleure forme de médication que nous avons tous besoin, tétraplégiques ou non! A voir absolument.