Numéro une

Dans ses comédies, la réalisatrice Tonie Marshall a souvent abordé l’univers féminin mais aussi l’univers du travail. Que ce soit dans VENUS BEAUTE (INSTITUT), dans FRANCE BOUTIQUE ou même dans TU VEUX… OU TU VEUX PAS, elle a abordé ces deux sujets en filigrane pour mieux servir son histoire.

Avec ce NUMERO UNE, on assiste à une véritable synthèse de ce double intérêt qui fait évidemment écho à la problématique que rencontrent encore les femmes en ce 21ième siècle, l’inégalité homme-femme dans les milieux du travail.

Tonie Marshall s’attaque donc, avec la scénariste Marion Doussot, au monde du CAC 40, choisissant de décrire non seulement les compromissions que nécessitent ce type de poste dans les grands groupes industriels, mais aussi l’univers machiste et patriarcal dans lequel baigne le monde du haut management.

C’est Emmanuelle Devos (LA FEMME DE GILLES, L’ADVERSAIRE), assez crédible dans un rôle relativement complexe, qui est l’héroïne de ce suspens politico-boursier. Car il s’agit bien aussi de ménager un certain suspens au milieu de la critique d’un monde qui demande tant aux hommes qu’aux femmes de se conduire en loups. C’est en effet intéressant de remarquer que le récit de NUMERO UNE caricature autant les femmes que les hommes, montrant à quel point il faudra que ces dernières emploient les mêmes méthodes plutôt ignobles pour arriver au sommet des entreprises.

Seul regret peut-être, c’est de constater que sous le discours clairement (et à juste titre) féministe, les émotions ne passent pas forcément très bien, sans doute à l’image de ses femmes qui perdent leurs repères émotionnels pour toucher les hommes dans leur ego et leur pouvoir.

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Napoleon

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