Equipe: Barry Jenkins, Duan Sanderson, Mahershala Ali, Shariff Earp
Durée : 111’
Genre: Drame
Date de sortie: 01/02/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Miami, dans les quartiers noirs. Des dealers font du business dans les rues tandis que des gamins coursent un plus jeune qui tente de leur échapper en se réfugiant dans une maison abandonnée. Juan, un des dealers qui passaient par là, le retrouve dans la maison et lui propose d’aller manger un bout...
Notre critique:
MOONLIGHT est la chronique d’une vie puisqu’elle part de l’enfance d’un jeune noir, Chiron dit “Little”, dans la région de Miami jusqu’à son âge adulte en passant par toutes les étapes auxquelles un enfant afro-américain va être confronté dans un milieu défavorisé. C’est donc trois âges d’un même personnage, explorés en trois chapitres distincts (Little, Chiron et Black), qui se déroulent en environ 2h sous les yeux des spectateurs.
Film choc dans un pays toujours en proie à de gros problèmes raciaux (malgré son président afro-américain), MOONLIGHT a l’immense mérite de tenter de montrer aux américains blancs que les noirs sont des gens comme eux.
Mais ce qui est bien pour les américains ne fait pas de ce film un must pour les européens, car on a l’impression de voir marteler durant près de deux heures le fait que les afro-américains ont les mêmes désirs, les mêmes problèmes, les mêmes angoisses que la partie WASP de la population des US. Ce qui pour nous, vu de l’autre côté de l’Atlantique, semble une évidence…
Heureusement, le film ne repose pas que sur ce constat mais propose un portrait très en finesse, détaillé et bien documenté de l’évolution d’un jeune noir dans une société qui ne permet pas à la majorité des afro-américains de sortir de leur condition de pauvreté.
Allié à une mise en scène qui réussit à transcrire les sentiments/émotions en images, MOONLIGHT bénéficie aussi d’un côté très graphique, très visuel qui ne manquera pas de plaire aux jeunes générations, et d’une lenteur qui contribue à l’atmosphère intimiste globale du film.
Primé au Golden Globes et nominé aux Oscars, MOONLIGHT casse la baraque aux Etats-Unis sans doute pour les raisons exposées, mais aussi parce que le climat qui a émaillé le second mandat d’Obama -proche de la guerre civile dans certains villes- en augmente clairement l’intérêt.