Magnolia
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Magnolia

par Olivier Guéret
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Jason Robards, Julianne Moore, Paul Thomas Anderson, Philip Seymour Hoffman, Tom Cruise, William H. Macy
Durée : 184’
Genre: Drame
Date de sortie: 21/03/2000

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

 

Notre critique:

« Dans la vie, tout peut arriver, même le plus improbable. »

Pour illustrer cette maxime, le réalisateur Paul Thomas Anderson débute son film par un magnifique préambule. Eclairant ainsi les hasards et coïncidences de l’existence, il évoque l’histoire d’un plongeur sous-marin mort d’un arrêt cardiaque après s’être fait embarquer par un canadair et larguer sur une forêt en flammes. S’en suit une exposition alerte des principaux intervenants d’un échantillon du genre humain. L’histoire regroupe les dernières volontés d’un producteur télé, son infirmier qui va exaucer sa demande, les remords de la femme du mourant ne l’ayant aimé que pour sa fortune, un animateur télé qui se meurt d’un cancer, sa fille droguée qui va tomber amoureuse d’un flic…

Certes, la présentation du film est un tour de force en soi, mais un fois les jalons posés (en quinze minutes, le réalisateur noue son intrigue et laisse ses personnages lentement évoluer), la fiction prend ses aises pour s’étaler sur plus de trois heures.

Si ce genre de films, type puzzle, a été maintes fois testé et réussi, prenez pour exemple SHORT CUTS de Robert Altman, les nouvelles tentatives ne sont pas légion. Nous ne nous étendrons donc pas sur les extraordinaires prestations de Tom Cruise en vendeur télévisuel de méthodes de drague pour mâles en manque, ou encore celle de Julianne Moore en future veuve éplorée, de peur d’occulter les méandres d’une oeuvre grisante et résonnante de sentiments. Soulignons juste que tous les intervenants (William H.Macy, Philip Seymour Hoffman, Jason Robards…) sont fantastiques dans leurs rôles d’humains en perdition, à leur propre recherche.

D’aucuns reprocheront le clinquant de la mise en scène ou la perfection avec laquelle s’alignent les personnages. Mais c’est dans ces paramètres artificiels que naît une émotion juste, comme le moment de grâce où les acteurs reprennent tour à tour les paroles d’une des chansons de Aimee Mann, fils conducteurs unissant les actions.

Paul T. Anderson (BOOGIE NIGHTS) construit son cinéma comme un tourbillon effervescent, nous baladant ainsi au coeur de l’humain. Jouant avec le temps, il le distord en petites périodes rapides et d’autres plus contemplatives. Moments tragiques, moments magiques, on plonge avec délice dans une fiction où le toc fait place au choc, comme la (malheureusement trop longue) séquence finale faisant s’abattre une pluie de grenouilles sur la ville.

 

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