Equipe:
Durée : 85’
Genre:
Date de sortie: 27/03/2001
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Elle, c'est Claire, la trentaine radieuse, profession: visiteuse médicale, état civil: mariée et deux enfants. Lui, c'est Pierre, célibataire un peu paumé, il est comédien itinérant et gagne sa vie en montant des spectacles d'improvisation là où il peut. Un homme, une femme (chabadabada) qui se croisent par hasard dans une pharmacie, puis plus rien jusqu'à un congrès où elle travaille et lui sert des petits fours et puis, pffuit!, encore plus rien jusqu'à une soirée où, cette fois, il fait l'acteur et elle mange encore les petits fours. Pour peu, on pourrait même chanter cette histoire vieille comme le monde: "On s'est connus, on s'est reconnus, on s'est perdus de vue, on s'est r'perdus de vue, on s'est retrouvés, on s'est réchauffés puis on s'est séparés", chantait Jeanne Moreau. MADEMOISELLE est donc l'histoire de ces deux là, le temps d'un week-end et d'une liaison fugace dans le tourbillon de leur vie que tout sépare, bien sûr (le train-train de Claire, la vie de bohème de Pierre, sous fond de province et d'hôtel au bord de l'autoroute).
Notre critique:
Philippe Lioret signe ici son 3ème long métrage, retrouvant Jacques Gamblin déjà dirigé dans TENUE CORRECTE EXIGEE, qui, lui-même, retrouve Sandrine Bonnaire, connue sur le tournage d’AU COEUR DU MENSONGE, de Chabrol. A la ville, à l’écran, que de retrouvailles, me direz-vous. Sauf qu’en ce qui concerne l’écran, si certains réalisateurs, tel Wong Kar-Wai, savent avec intensité et subtilité (IN THE MOOD FOR LOVE) nous raconter le » boy meets girl » cher à Hitchcock, c’est tout de même un fameux sujet bateau où il faut savoir faire preuve d’originalité et d’imagination. Certes, MADEMOISELLE est une jolie histoire romanesque et légère; certes ses comédiens y sont attachants (Sandrine Bonnaire éloignée de ses rôles graves habituels est lumineuse); certes quelques drôleries (les sketches d’improvisation de Pierre et sa troupe) et retournements adroits (avec pour fil rouge un phare miniature très kitch) rendent le scénario papillonnant, mais il manque cette touche qui rend un film émouvant, vibrant et intense.
Sa mise en scène classique, sa bonne direction d’acteurs, auraient sans doute mieux convenu à une bonne fiction télévisée. MADEMOISELLE est un gentil conte de printemps qui, comme les saisons, passe et puis s’oublie.