L'outsider
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L’outsider

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français :

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Jérôme Kerviel a été engagé par la Société Générale et subit le discours d’introduction du manager. Il rentre au middle office, un service qui aide les traders...

 

Notre critique:

L’OUTSIDER est construit sur un gigantesque flashback reprenant l’ascendance et la chute de Jérôme Kerviel au sein de la Société Générale. Modulé par des flash forwards dans lesquels les collègues de Jérôme sont interrogés par un jury que l’on ne voit qu’à contrejour, le film évolue au rythme des années de Kerviel dans ses différents postes.

C’est à Christophe -LES CHORISTES- Barratier que l’on doit cette adaptation au cinéma de la vie d’un des traders les plus célèbres de la planète basé sur son livre autobiographique. Bien sûr, le film n’a pas été facile à monter financièrement! La Société Générale a tenté à plusieurs reprises de mettre des bâtons dans les roues de la production mais sans succès, heureusement…

Réalisé comme un thriller (dont on connait bien entendu le dénouement), L’OUTSIDER tient en haleine en jouant sur le côté fou et absolument délirant de la finance et des traders qui vivent dans un monde totalement délirant.

Bien que difficile à suivre pour les néophytes, les manipulations décrites dans le film sont compréhensibles globalement. Et le récit permet surtout de voir que c’est clairement le côté joueur compulsif qui anime presque tous les traders. Si le film ne porte pas de jugement sur Jérôme Kerviel, il révèle clairement que la hiérarchie de la banque était alors composée d’aveugles incompétents (comme le dit Mathieu du département gestion du risque) qui n’ont jamais réagi lorsque le trader gagnait de l’argent mais qui se sont empressés de s’en servir comme bouc émissaire dès que les pertes sont devenues trop importantes…

Arthur Dupont (LES SAVEURS DU PALAIS) fait un Kerviel tout à fait convaincant, fragile, intelligent et obsédé par le jeu, tandis que François-Xavier Demaison (LA CHANCE DE MA VIE, LE PETIT NICOLAS), ancien fiscaliste de son état, fait un sans faute en mentor de Kerviel.

Globalement donc, L’OUTSIDER se laisse voir avec plaisir comme un polar à suspens mené sans temps mort qui confirme ce que tout le monde pense depuis longtemps, Jérôme Kerviel n’est pas innocent mais a clairement servi de bouc émissaire à une banque qui n’a jamais eu le courage de prendre ses responsabilités.

 

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