Titre français : Les Trois enterrements de Melchiades Estrada
Equipe: Barry Pepper, Dwight Yoakam, Guillermo Arriaga, Tommy Lee Jones
Durée : 121’
Genre: Drame, Western
Date de sortie: 29/11/2005
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Texas. 2 chasseurs découvrent un corps en décomposition. Après recoupement, le shérif du coin identifie l'homme: il s'agit d'un cow-boy mexicain, Melchiades Estrada. Mais l'enquête sur sa mort se met très vite à piétiner... Pete Perkins, un texan ami de Melchiades, décide alors de trouver qui a commis ce meurtre odieux et de lui faire payer à sa façon.
Notre critique:
Pour son premier film derrière la caméra, Tommy Lee Jones, à l’instar d’un Clint Eastwood, se paie le plaisir de faire du vrai cinéma de papa… Et n’y voyez là rien de péjoratif, que du contraire! Car voilà une histoire que le cinéaste prend le temps de raconter, avec des plans larges et des vrais personnages… En gros, voilà du cinéma comme seuls quelques metteurs en scène savent encore en faire: solide comme le roc, qui vous prend aux tripes et aux yeux et qui ne vous lâche pas avant la fin.
Tommy Lee Jones ne cherche pas à séduire le spectateur à coups d’artifices, il raconte une histoire, une histoire de cow-boys hors du temps pour qui amitié, chevaux sont les seuls garants de leur équilibre dans un monde moderne. Et cela d’autant plus que les autres personnages sont désabusés et englués dans une vie misérable, dans un trou perdu, sans but…
Il signe un film profondément humaniste, attaché à des valeurs primordiales car, malgré ce qui est montré et décrit dans les rapports entre Pete et le tueur, l’important, bien plus que la vengeance, c’est d’honorer la mémoire d’un ami. En perdant Melchiades, Pete a perdu sa raison et sa raison de vivre. Il avait promis de le ramener chez lui au Mexique parmi les siens et il tient sa promesse envers et contre tout.
On est bien loin, très loin même, de l’Amérique triomphante, maîtresse du monde. C’est l’Amérique profonde qui se livre à nos yeux, celle qui a perdu ses racines au profit d’une croissance économique et qui ne se préoccupe guère de ces cow-boys et des provinciaux.
Enfin, et Cannes ne s’est pas trompé en récompensant l’acteur Tommy lee Jones et le scénariste Guillermo Arriaga (21 GRAMS), l’interprétation est parfaite, solide à l’image de la mise en scène. Et si le film véhicule un côté un peu macabre à la lisière de l’humour noir, il ne sombre jamais dans le moralisme simpliste, ni dans le ridicule sentimental. A voir absolument!