Equipe: David Roux, Julie Peyr, Jérémie Renier, Marthe Keller, Zita Hanrot
Durée : 93’
Genre: Drame
Date de sortie: 23/01/2019
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
A l’hôpital, des médecins discutent autour d’une patiente qu’ils suivent depuis 6 ans et qui est arrivée en “bout de course”. Simon, l’un d’entre eux, analyse la situation avec froideur et distanciation...
Notre critique:
La série “Urgences” avait, en son temps (1994), marqué le petit écran d’une pierre blanche. Cette immersion dans le milieu hospitalier américain montrait l’envers du décor: la vie, même lorsqu’elle côtoie la mort, continuait avec ses émotions diverses et variées. Elle avait aussi ouvert la voie à des films et des séries sur le sujet médical avec son côté reportage réaliste.
L’ORDRE DES MEDECINS s’inscrit dans cette continuité et nous entraîne une nouvelle fois dans la vie des urgentistes avec un format “factuel” rythmé par les blagues habituelles des carabins. Cependant, il ne faut pas réduire ce premier long métrage de David Roux à cette simple continuité. Car celui-ci propose de s’interroger, au travers du questionnement de Simon, médecin chef de service, sur le recul que s’impose tout praticien face à l’empathie qui pourrait survenir lors des contacts avec les patients.
Sujet principal du film, cette implication dans les rapports patient/médecin est au centre de la “culture” médicale, et même si cela tend à changer, nombreux sont les médecins qui ont encore cette ‘raideur’ et cette distance face à leurs patients.
Interprété avec beaucoup de retenue et de juste froideur par Jérémie Rénier (L’AMANT DOUBLE), Simon sort bouleversé et remis en question par la confrontation à la maladie de sa mère (Marthe Keller vue il y a deux ans dans L’ECONOMIE DU COUPLE). Il comprend soudain à quel point sa perte d’humanité est omniprésente et obscurcit son jugement…
Avec son côté factuel plutôt réussi et une interprétation juste jusque dans les seconds rôles (notamment Zita Hanrot), L’ORDRE DES MEDECINS fait réfléchir et met en exergue un problème qui existe depuis que des femmes et des hommes en soignent d’autres. Si il fallait cependant regretter quelque chose, ce serait sans doute l’usage d’une musique un peu répétitive sur les inter-scènes, musique parfois agaçante et qui ne rend pas justice à la mise en scène ni à la narration.