Les barons
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Les barons

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Mounir Ait Hamou, Mourade Zeguendi, Nabil Ben Yadir, Nader Boussandel, Virginie Efira
Durée : 111’
Genre: Comédie dramatique
Date de sortie: 03/11/2009

Cotation:

5/ 6

Si vous avez manqué le début:

"Pour être un baron, dans la vie, il faut être le moins actif possible, parce que chaque être humain naît avec un crédit de pas et chaque pas te rapproche de la mort. Et nous, les barons, on le sait dès le départ."

Le Baron le plus ambitieux, c'est moi. Mon rêve c'est de faire rire les gens et d'en faire mon métier. Mais “blagueur“, pour mon père, ce n'est pas un métier, ce n'est pas comme chauffeur de bus, un vrai métier, un métier avec des fiches de paie. En plus, monter sur scène, faire rire les gens en parlant de ta famille et de tes potes, ça se fait pas chez nous. Surtout aux yeux de Mounir, le vrai baron, le plus âgé d'entre nous, ma principale source d'inspiration, et aussi, le frère de la sublime Malika; chez nous "tu touches pas à la soeur de tes potes parce que c'est comme tes potes avec des cheveux longs".

Mounir, il voudrait qu'on reste des barons, à vie. Ce qui ne colle pas avec mon but. Parce que pour réussir, il faut quitter le quartier, mais on ne quitte pas le quartier, on s'en évade. Et pour s'évader, il faut courir, et quand on court, on n'est plus un baron.

 

Notre critique:

Voici donc LES BARONS, le premier long métrage d’un jeune réalisateur belge à suivre Nabil Ben Yadir! Film au climat tendre qui aborde les problèmes d’intégration, d’immigration, de relations parents-enfants sans voir l’air d’y toucher, LES BARONS peut aussi se targuer d’une mise en scène inventive, pleine de trouvailles, renforçant l’humour des sujets dits ‘sensibles’…

Mais plutôt que de se contenter d’un humour débridé qui finirait par noyer son sujet, Nabil Ben Yadir parvient, lorsque le personnage d’Hassan se décidera à choisir sa voie, à faire basculer son film dans le réalisme et le drame sans que le virage ne surprenne et ne crée l’impression d’un film à deux vitesses.

Les dialogues sont savoureux: « Tu te maries pour le bonheur de ton père? Et quand ton père va mourir, tu vas divorcer? » et servent parfaitement la cohérence d’un film qui réussit non seulement à avoir son propre ton mais aussi à faire réfléchir sur des problèmes universels liés à l’intégration. Chapeau bas!

 

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