Equipe:
Durée : 106’
Genre: Drame
Date de sortie: 27/09/2005
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1917. Un village français près du front. Une fillette, surnommée Belle de jour, est retrouvée assassinée près de la propriété du procureur de la République. Une enquête rendue difficile par la guerre avoisinante commence, durant laquelle vont s'affronter vérité et mensonges...
Notre critique:
La guerre qui rend fou. Une guerre qui sévit à quelques kilomètres d’un village qui voit passer militaires, gueules cassées et civils affamés. Voilà une toile de fond superbe et provocante pour un film dont le sujet est finalement une confrontation humaine en forme de thriller…
Commençant très fort, LES AMES GRISES bénéficie d’une mise en scène sobre et efficace qui met en avant les personnages, leurs mystères et leurs turpitudes. Les décors sortis tout droit d’un autre âge, la photographie tout en demi-teintes rendant un vibrant hommage aux pâleurs ambiantes, tout concourt à renforcer un sentiment de fin des temps qui voit l’affrontement de deux êtres représentants de l’autorité dans ce village du bout du monde: le procureur et le juge d’instruction. A cette atmosphère très réussie s’ajoute un double numéro d’acteurs. Jean-Pierre Marielle en procureur sombre et blessé touche au grandiose tandis que Jacques Villeret campe un juge d’instruction de pure composition, presque sadique, grinçant et qui se repaît avec une délectation non dissimulée des meurtres et des comportements scabreux de ses contemporains. On ne peut que regretter encore un peu plus sa disparition au vu d’une telle maestria…
Tout serait donc pour le mieux dans ce film d’Yves Angelo (à qui l’on doit entre autres VOLEUR DE VIE, LE COLONEL CHABERT) scénarisé à partir d’un roman de Philippe Claudel par Claudel et Angelo si, après une première moitié haletante, le récit ne semblait s’égarer, faisant du combat Marielle-Villeret un simple échange de paroles insignifiantes, sans vengeance à la clé (alors que tout était préparé pour un affrontement final titanesque) et limitant également la présence du flic campé par Podalydès à un faire-valoir de second plan. Voilà donc un soufflé qui s’effondre tout seul et qui laisse bien sûr un goût de trop peu dans la pupille malgré les excellentes prestations des comédiens…