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Le tout nouveau testament

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Le Tout nouveau testament

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Dieu existe et il habite Bruxelles. C’est un salaud, il est odieux avec sa femme et sa fille et son fils a depuis longtemps quitté le domicile parental...

 

Notre critique:

Au vu du pitch, vous aurez sans doute rapidement compris que Jaco Van Dormael revient en force sur le devant de la scène cinéma avec un film qui fleure plutôt bon le décalage, le surréalisme et la provocation poétique!

En force, car après son MR NOBODY un peu décevant bien qu’extrêmement intéressant et audacieux, le réalisateur bruxellois est de retour dans les salles obscures avec un film qui n’est pas sans rappeler une sorte de TOTO LE HEROS pour adultes. Farce avant tout, satire plus profonde par moment, LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT n’y va pas avec le dos de la cuillère brossant le portrait d’un Dieu bourré de défauts, bien loin de l’image de toute puissance que veut nous asséner une certaine religion.

En bon metteur en scène de spectacles de théâtre pour enfants (ce qu’il a fait au début de sa carrière), Jaco Van Dormael sait comment divertir, connait le rythme à imposer et surtout sait comment ne pas tomber dans les clichés du divertissement facile en variant les plaisirs, les saynètes et en cassant à tout moment les limites de son scénario co-écrit avec le pétulant Thomas Gunzig.

Mais à côté de la fable pure et dure, il y a aussi la formidable idée d’avoir affublé Dieu d’une fille geek qui pour emmerder son salopard de père va envoyer à tous les humains de la planète la date de leur mort par SMS avant de se chercher de nouveaux apôtres comme son frère l’a fait autrefois.

Cette savoureuse idée permet à Gunzig et Van Dormael de rajouter des gags en pagaille tout en faisant réfléchir à la portée d’un monde dans lequel nous connaîtrions notre date de péremption ultime. A l’instar du Manga Ikigami ou encore du livre de Ben H. Winters (Dernier Meurtre Avant la Fin du Monde) , ce détail va permettre tous les excès (comme ce Kevin qui n’en finit pas d’essayer de se tuer) et toutes les dérives humoristiques possibles.

Enfin, en Dieu imbuvable, misogyne et raciste, Benoît Poelvoorde fait merveille et s’en donne à coeur joie tandis que le reste du casting (François Damiens, Yolande Moreau ou Catherine Deneuve) prend plaisir à composer des personnages sortis tout droit d’un imaginaire sans limites.

Au final, un vrai plaisir qui passe sans hésitation du coussin péteur à la satire plus noire et plus féroce…

 

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