Equipe: Constance Rousseau, Kiyoshi Kurosawa, Olivier Gourmet, Tahar Rahim
Durée : 121’
Genre: Drame
Date de sortie: 08/03/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Jean Malassis vient postuler pour un emploi d’assistant chez un célèbre photographe, Stéphane, qui fait des portraits grandeur nature sous forme de daguerréotypes comme on en faisait voici plus de 100 ans. Son principal sujet, depuis la disparition de sa femme, est sa fille Marie...
Notre critique:
Etrange film que ce LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE. Etrange parce qu’il est rare de voir une coproduction belgo-franco-japonaise. Encore plus étrange car c’est un réalisateur japonais connu, Kiyoshi Kurosawa, qui se retrouve derrière la caméra. Et définitivement étrange par son sujet fantastique et poétique original.
Hélas, tout ce climat qui aurait pu contribuer au climat du film le dessert plutôt.
Globalement, LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE ressemble à un roman gothique ou un film de la Hammer de la fin des années 50, ce qui donne un petit côté désuet qui, s’il se révèle très agréable au début du film, ne perdure malheureusement pas tout au long du récit qui sombre au final dans un réalisme de bas étage (une ridicule arnaque immobilière). Le réalisme déborde ainsi le fantastique poétique mis en place, le réduisant à néant en quelques scènes, alors qu’il avait été mis en place minutieusement.
Le mélange des cultures -belge, française et japonaise- qui aurait pu être enrichissant, ne l’est qu’à moitié. Si l’on sent poindre de l’originalité, on sent aussi des malaises dans la mise en scène du pourtant excellent Kiyoshi Kurosawa (CURE, TOKYO SONATA, KAIRO), comme si, n’étant pas dans son environnement habituel, le rendu des émotions était plus délicat.
Idem avec le casting: Tahar Rahim (REPARER LES VIVANTS) n’est pas à l’aise dans son personnage, hésitant entre l’émerveillement et le réalisme de son jeu habituel, même Olivier Gourmet (EN AMONT DU FLEUVE) ne parvient pas à rendre crédible son personnage. Seule Constance Rousseau tire son épingle du jeu, en image diaphane que n’aurait pas reniée un Edgar Allan Poe.
Et donc LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE, malgré l’originalité de son propos, de ses images et de son atmosphère mystérieuses, ne convainc pas, d’autant que les plus de deux heures de films auraient une nouvelle fois gagné à être amputées d’une bonne demi-heure pour en donner une version plus vivace.