Le poulain
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Le poulain

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Cotation:

2 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

“Seules la persévérance et la persistance sont omnipotentes”. C’est une des phrases d’un futur livre écrit par un politicien que le jeune Arnaud Jaurès échange avec ce dernier alors qu’il lui donne un cours particulier d’allemand. Très vite, l’entrevue tourne plutôt à une séance de drague orchestrée par le politicien...

 

Notre critique:

Un jeune homme féru de langues se retrouve par le plus grand des hasards assistant d’une directrice de campagne, Agnès Karadzic, une femme aux dents longues qui aide la candidate, Catherine Beressi, à se faire une place aux primaires de la Présidence. Et là, à la vision de LE POULAIN, on se dit: pas mal, il y a du potentiel et on pense presque immédiatement à la bonne série de France Télévision, “Les hommes de l’ombre” proposée dans les années 2012 à 2015.

Et si le début, avec l’entretien entre l’excellent Philippe Katerine et le jeune Finnegan Oldfield (vu dans BANG GANG, REPARER LES VIVANTS et LA PROMESSE DE l’AUBE), est très prometteur d’une comédie acerbe sur la politique, on finit par déchanter.

Car, Mathieu Sapin, auteur de BD tout à fait passionnant et réalisateur de ce LE POULAIN, même si il a tenu 200 jours aux côtés de François Hollande pour faire un album reportage, oublie un détail: au cinéma, il est important d’assurer une certaine empathie du spectateur pour au moins un personnage du film. Et en étant (très) critique envers ses personnages, il ne nous les rend hélas pas sympathiques, ne nous permettant jamais de se raccrocher à l’un d’entre eux.

Et pourtant, il y a des bonnes idées de mise en scène et une très bonne idée de pousser la politique dans ses derniers retranchements en en faisant une caricature qui ne la grandit jamais. Mais à force de détruire tous ses personnages en leur niant presque le moindre bon côté, Mathieu Sapin les précipite dans une sorte d’antipathie perpétuelle qui dessert largement son film, réduisant aussi d’ailleurs les efforts des acteurs pour donner vie à leur personnage. Seul le personnage de Philippe Katerine tire parfois son épingle du jeu…

 

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