Le pont des Arts

Le pont des Arts

Donc, LE PONT DES ARTS est une histoire dont le sujet serait une histoire d’amour impossible… C’est surtout un film de plus de deux heures qui semble passer complètement à côté de tout sujet et est divisée en six parties, six parties qui distillent chacune un ennui grandissant, ponctuées parfois de bons moments d’acteurs…

I. Etre heureux
Première partie déjà complètement statique, elle est censée représenter le bonheur des deux couples, Christine et Pascal, Sarah et Emmanuel. Les textes récités et les liaisons effectuées entre tous les mots rendent l’empathie impossible et prépare à la distanciation de l’ensemble.
II. La pensée révolutionnaire
Probablement la meilleure des six parties. La meilleure? Oui, simplement parce que l’on y assiste aux numéros d’acteurs de Podalydès, formidable en professeur pédant et hautain, et de Gourmet, qui montre qu’il est capable de tout jouer. Assiste-t-on à une critique des milieux culturels français? Culture = gigolo et homosexualité?
III. Le masque
Les longs plans fixes, l’utilisation du hors champ s’imposent définitivement comme la forme narrative du film. Il semble que le film s’oriente clairement dans une condamnation de la pédanterie intellectuelle en la pratiquant ouvertement.
IV. Sarah
Ce 4e chapitre consacre définitivement la pédanterie comme sujet du film reléguant l’histoire d’amour au second plan (si tant est qu’elle a occupé le premier plan à un moment ou un autre). Enfin, l’absence flagrante d’émotions dues à la mise en scène distanciée nuit vraiment à l’histoire d’amour éventuelle.
V. Manuel
Egrenant un chapelet de banalités, les protagonistes enterrent définitivement le sujet du film, rendant difficile tout suivi du récit.
VI. Le pont des arts
« L’intelligence des hommes est sourde » glisse l’un des protagonistes… Et nous avons bien peur que l’ensemble des spectateurs passent loin, très loin à côté du sujet, quel qu’il soit dans la tête de son auteur…

Mais si certains d’entre vous sont en phase avec le réalisateur Eugène Green, il se pourrait qu’ils apprécient le film… Sait-on jamais?

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