Equipe: Jallel Dridi, Kaouther Ben Hania, Mohamed Slim Bouchiha, Moufida Dridi
Durée : 90’
Genre: Film de suspense
Date de sortie: 23/09/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Tunisie, 2003. Le challat est un criminel qui balafre les femmes. Enfin, arrêté, il est enfermé à la prison civile. 10 ans plus tard, une jeune équipe d’étudiants de cinéma vient à la prison pour filmer le tueur.
Notre critique:
LE CHALLAT DE TUNIS est à classer dans la catégorie de ce que l’on appelle des documentaires-fiction ou documenteurs. Sorte de cinéma hybride entre doc et fiction, ce type de film permet de profiter des deux catégories et d’ainsi renforcer le traitement du sujet.
La réalisatrice Kaouther Ben Hania, dont c’est le premier long métrage, se met ainsi en scène dans ce documenteur pour dénoncer la pression sociétale importante et difficile à gérer qui pèse sur les femmes de Tunisie et d’une grande partie du monde arabe. Courageusement, elle s’implique donc personnellement et joue sur la légende urbaine du challat pour révéler la façon misogyne et archaïque dont les hommes voient les femmes.
Et il faut bien reconnaître que ce petit bout de réalisatrice a non seulement du culot mais qu’elle a aussi un talent indéniable pour réussir à mettre en scène et à dénicher de grands moments de vérité: le casting pour trouver le vrai challat est excellent et tellement révélateur, le jeu vidéo autour du challat est absolument incroyable -mais vrai- et l’appareil à détecter la virginité vaut son pesant de cacahuètes.
En proposant une réflexion sur le documentaire et sa réalisation, LE CHALLAT DE TUNIS renforce ainsi sa réflexion sur la vérité et sur le mensonge, tandis qu’il aborde aussi le problème d’éducation des hommes et des femmes de son pays pour qu’enfin, un jour peut-être, on puisse voir une évolution favorable à cet immense problème. Mais rien n’est encore gagné… hélas!