L’année du requin

L'année du requin

On peut être fan d’horreur et aimer les parodies. On peut aimer DRACULA de Coppola et savourer avec bonheur LE BAL DES VAMPIRES de Polanski. Et l’on peut apprécier à sa juste valeur la vision de Lloyd Kaufman sans pour autant renoncer à TEXAS CHAINSAW MASSACRE.

Alors L’ANNÉE DU REQUIN aurait pu être une bonne surprise. Cette histoire de requin qui apparaît soudainement sur une petite plage d’un village (La Pointe) du sud-ouest de la France avait de quoi séduire surtout près de 50 ans après JAWS.

Mais voilà, pour faire une bonne parodie, la première règle est sans aucun doute de savoir détourner de façon originale le sujet que l’on cherche à parodier. Et c’est là (notamment) que L’ANNÉE DU REQUIN rate la marche, copiant de nombreux plans de JAWS sans jamais y insuffler autre chose qu’un regard franchouillard et rigolard.

Jouant sur des personnages à côté de la plaque ou à contrecourant d’une idée préconçue (il n’y a pas de requins en Gironde), le film utilise leur potentiel comique (et Dieu sait si Marina Foïs en a) pour détourner le drame sous-jacent. Seulement, la sauce ne prend pas du tout et certaines scènes recopiées des DENTS DE LA MER sombrent dans un mélodrame décalé et appuyé qui ne fait ni rire ni pleurer. Alors que la sauce aurait pu prendre entre les deux genres -comédie et drame- le spectateur assiste circonspect à un choc entre les deux ne sachant quelle attitude adopter face à ce clash.

Dommage, d’autant que l’on avait plutôt trouvé quelques bonnes choses dans TEDDY, le deuxième long métrage de Ludovic et Zoran Boukherma. Espérons que les projets suivants seront mieux ficelés et permettront d’apprécier le potentiel de ces réalisateurs/scénaristes…

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