L'Amour et les Forêts
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L’amour et les forêts

par Eric Van Cutsem

Titre français : L'amour et les forêts

Equipe: Dominique Reymond, Melvil Poupaud, Romane Bohringer, Valérie Donzelli, Virginie Efira, Virginie Ledoyen
Durée : 105’
Genre: Drame
Date de sortie: 07/06/2023

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Deux soeurs jumelles, Blanche et Rose, vont se baigner à la plage sur la côte d'Azur

 

Notre critique:

Valérie Donzelli est une artiste complète: actrice, scénariste et aussi réalisatrice. Pour ce dernier point, son centre d’intérêt de bon nombre de ses films est clairement le couple et ses interactions (LA GUERRE EST DECLAREE, MARGUERITE ET JULIEN, MAIN DANS LA MAIN).

Avec L’AMOUR ET LES FORÊTS, elle rajoute une pierre à cet édifice sur le couple. Une pierre plutôt lourde puisqu’il s’agit ici d’un couple dans lequel l’homme est clairement un pervers narcissique…

Deux soeurs jumelles. L’une d’entre elle, Blanche, tombe éperdument amoureuse d’un homme tendre et sensible, Grégoire, dont le nom, Lamoureux, est déjà tout un programme. Elle tombe enceinte et peu à peu Grégoire trouve le moyen de l’isoler des ses amis, de sa famille et même de sa soeur en l’emmenant loin de ceux et celles qu’elle aime. La descente aux enfers peut commencer.

Souvent décrit, le pervers narcissique et son fonctionnement finit par être mieux connu et plus identifiable. Mais lorsque l’on est sa victime, l’aveuglement de l’amour empêche souvent de rendre compte de ce qui se passe. Et c’est précisément ce que montre le film de Valérie Donzelli, distillant les comportements malsains de Grégoire. Amoureux, trop amoureux, pervers, pervers narcissique… lentement mais sûrement, il se révèle aux yeux de Blanche mais aussi aux yeux des spectateurs. Lentement son emprise s’affirme et le piège se referme sur Blanche.

Si le film ne nous apprend rien de nouveau sur ce type de personnage et de comportement et si il est souvent trop prévisible, les interprétations de Melvil Poupaud (JEANNE DU BARRY, ETE 85) et de Virginie Efira (ELLE, BENEDETTA) sont parfaites. Ils font chacun monter la sauce à bon escient, nous amenant à voir celui de plus en plus malsain de Grégoire et celui de plus terrifié de Blanche. C’est clairement le plus du film, même si la mise en scène accompagne plutôt bien le récit de ce couple qui se déchire de l’intérieur (notamment en jouant sur l’enfermement que va peu à peu ressentir Blanche).

L’AMOUR ET LES FORÊTS, présent au 76e Festival de Cannes dans la section Cannes Première, est une réussite honorable, dotée d’un solide casting, et qui montre à quel point l’emprise de ce type d’homme sur une femme peut mener une femme à sa perte et conduire à un drame comme hélas on en voit trop souvent encore de nos jours!

 

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