Equipe: Alice Birch, Christopher Fairbank, Cosmo Jarvis, Florence Pugh, William Oldroyd
Durée : 89’
Genre: Drame
Date de sortie: 12/04/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Angleterre, fin du 19e siècle. La jeune Lady Katherine est mariée de force à un homme plus âgé qui la maintient recluse dans sa demeure...
Notre critique:
Elle était celle qui poussait son mari au régicide dans le Macbeth de Shakespeare, elle est celle qui tue dans le “Lady Macbeth of the Mtsensk”, roman du russe Nikolai Leskov, datant de 1865, avant d’être une jeune anglaise de la même époque dans le film LADY MACBETH, adaptation du roman de Leskov.
Et il n’y a pas à dire, William Oldroyd, pour son deuxième long, nous balance un remarquable film basé sur le script d’Alice Birch, nouvelle venue au cinéma, mais dramaturge renommée dans son Angleterre natale. Car ce LADY MACBETH n’a rien à envier à Shakespeare. Femme forte avant l’heure, Lady Katherine est surtout une femme libre qui refuse le dictat masculin de son époque, imposé à la foi par la société, par un mari mais aussi et surtout par un beau-père qui dirige toute la maisonnée.
Meurtres, sang, poison, adultère, tout est bon pour cette femme pour manifester sa volonté de vivre et d’agir librement. Et LADY MACBETH ne recule devant rien, surtout pas devant quelques scènes cruelles et gore, pour nous faire participer à la naissance de ce qui serait qualifié de nos jours d’une tueuse en série.
Car même si le propos n’est pas là, le film d’Oldroyd n’épargne rien au spectateur, ce qui lui permet de présenter à la fois le monstre et la victime dans le même personnage de la jeune Lady Katherine, montrant finalement comment une société exclusivement patriarcale peut aboutir à la créature désespérée mais déterminée interprétée magistralement par Florence Pugh. Cette jeune comédienne de 21 ans est pour beaucoup dans l’intensité et la force d’un film qui a l’immense mérite de parler autrement très habilement de la condition féminine.