La Mala Educacion
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La Mala Educacion

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : La Mauvaise Education

Equipe: Fele Martínez, Gael García Bernal, Javier Cámara, Pedro Almodovar
Durée : 110’
Genre: Drame
Date de sortie: 11/05/2004

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Madrid 1980. Enrique Serrano, réalisateur, est à la recherche d'idées pour son nouveau film. Ignacio, un ancien de son collège, débarque et lui demande du boulot en tant qu'acteur. En même temps, il lui donne une nouvelle autobiographique 'La Visita' à lire. A sa lecture, Enrique replonge dans ses souvenirs d'enfance...

 

Notre critique:

Plus le temps passe, plus Pedro Almodovar corrige ses maladresses de jeunesse… De truculent conteur d’histoires et de réalisateur un peu brouillon, il devient peu à peu un metteur en scène brillant qui parvient maintenant au sommet de son art distillant habilement son talent entre la forme et le fond.

Avec des mises en abyme, des jeux avec le temps et l’espace, le tout maîtrisé avec un bonheur que l’on ne lui connaissait pas avant PARLE AVEC ELLE, ce nouveau film renvoie bien sûr aussi à tout ce qui fait d’Almodovar un réalisateur hors pair. On retrouve ainsi tous ces personnages ambigus et troubles, tendres et provocants à la fois, qui pavent les oeuvres du réalisateur hispanique.

Sorte d’échos de mémoire ou de bout de rêves d’Almodovar, les différents personnages de LA MAUVAISE EDUCATION véhiculent toute l’ambiguïté d’une sexualité naissante dans le passé franquiste de l’Espagne, puis toute l’outrance de leur libido d’adulte. Et avec des acteurs de la pointure de Gael Garcia Bernal (AMOURS CHIENNES) en jeune acteur et en travesti, Fele Martinez (TESIS) en réalisateur homosexuel ou encore Daniel Gimenez Cacho (CRONOS) en prêtre voyeur, ces personnages prennent une forme vivante sous l’impeccable direction d’Almodovar.

Flirtant avec le film noir dans sa forme mais en contournant les clichés par le fond pour en faire un film presque social, LA MAUVAISE EDUCATION est un film complet, soigné jusque dans ses moindres détails, qui rebutera peut-être les amateurs des brouillons de la première heure du cinéaste, mais qui enchantera un public cinéphile amateur d’oeuvres impérissables…

 

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