Equipe: Catherine Corsini, Cécile De France, Izïa Higelin, Laurette Polmanss, Noemie Lvovski
Durée : 105’
Genre: Drame
Date de sortie: 19/08/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1971. Delphine, fille de paysans, tient une exploitation agricole. Elle vit seule et est amoureuse d’une fille du coin depuis longtemps, mais cette dernière lui annonce soudain qu’elle va se marier et ne pourra plus la voir.
Notre critique:
Il va sans dire que LA BELLE SAISON est un film de femmes. D’abord parce que c’est Catherine Corsini (PARTIR, LA REPETITION, LA NOUVELLE EVE) qui le met en scène et que l’on connaît son attachement à faire des films où la femme joue un rôle central.
Ensuite parce que le scénario est écrit à quatre mains avec une autre femme Laurette Polmanss, mais aussi parce que les trois rôles principaux du film sont tenus par trois merveilleuses actrices (Cécile De France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky) qui, n’hésitons pas à le dire, illuminent et portent ce drame bien au-delà du scénario lui-même.
Enfin, c’est bien évidemment un film de femmes parce qu’il aborde une période de l’histoire (les années 70) qui a vu naître le mouvement féministe en France.
Mais au-delà de cet aspect, LA BELLE SAISON est aussi un film qui touche à de nombreux côtés de la société moderne. En abordant le lesbianisme, Catherine Corsini fait sans aucun doute référence à la polémique sur le mariage homosexuel en France, mais elle parle aussi de l’amour et/ou de l’expérience sexuelle, des rapports parfois difficiles entre province et capitale, du travail à la ferme, de l’IVG ou encore de la relation entre intellectuels et manuels. Tout cela sans jamais tomber dans les clichés… un vrai tour de force!
Et si la dualité des points de vue de Delphine et de Carole fonctionne admirablement bien, enrobée dans une fluidité remarquable, il faut aussi reconnaître que cette multiplicité de sujets abordés diminue parfois la portée de certains (même si elle permet de mieux ancrer le film dans le réalisme quotidien). Mais il est vrai que l’on atteint là les limites du cinéma et de sa contrainte de durée…