Titre français : Kippour
Equipe:
Durée : 124’
Genre:
Date de sortie: 07/08/2001
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Israël 6 octobre 1973, jour du Yom Kippour ou Grand Pardon, fête juive de pénitence.Suite à une attaque surprise des Syriens sur le plateau du Golan, le 4ème conflit israélo-arabe éclate. La guerre du Kippour durera trois semaines.
Notre critique:
C’est à ce moment précis que démarre le film d’Amos Gitaï, mais de tout cela pas un mot. En guise d’explications, le film débute sur une scène d’amour psychédélique, un couple, de la peinture qui dégouline, les corps et les couleurs se mélangent pour ne former plus qu’une masse couleur boue. Faute de goût du cinéaste? Peut-être pas au regard des images qui vont suivre et s’enchaîner pendant deux heures.
Caméra à l’épaule, Amos Gitaï nous embarque sur les traces de Weinraub et Ruso, deux soldats réservistes à la recherche de leur unité. Perdus et en plein chaos, ils finissent par intégrer une équipe de secouristes chargée d’aller ramasser en hélicoptère, les cadavres et les blessés sur le front.
Et on ne va plus la lacher d’une rangée cette unité de sauvetage, spectateur de toutes leurs missions sous le feu d’un ennemi invisible et dans la confusion des batailles auxquelles on ne comprend rien. Habitués dans les films du genre a être abreuvés de repères et de détails, ici on se retrouve, comme Weinraub et Ruso, à la recherche d’une unité avec pour seule réponse des ballets incohérents de chars, de la boue, des corps noircis, mutilés, portés à bout de bras jusqu’à l’hélico. Des gestes répétés encore et encore jusqu’à l’épuisement, jusqu’au drame final qui fera taire l’hélicoptère.
Kippour est un film balancé comme une grenade en pleine figure, on n’en sort pas indemne, tout comme son réalisateur qui à l’époque (alors étudiant en architecture), s’est retrouvé enrôlé dans une patrouille d’hélicoptères de combat, jusqu’à ce que celui où il se trouvait, cherchant à échapper aux tirs ennemis, se crashe sur le plateau du Golan. C’était le jour de ses 23 ans
« Je voulais l’impact du choc dans le regard des gens », dira-t-il.
Habitué à prendre position de façon radicale, notamment dans les deux derniers volets de sa trilogie (YOM-YOM et KADOSH), cette fois c’est par son silence qu’il dénonce et condamne, avec comme seule arme sa caméra, et pour munition une mise en scène physique et brute qui bouscule nos fantasmes guerriers.