Equipe:
Durée : 90’
Genre:
Date de sortie: 30/12/2000
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
A 17 ans, Telly s'est donné comme but de déflorer un maximum de jeunes filles. Une de ses anciennes conquêtes d'une fois se rend compte qu'elle est atteinte du SIDA. Telly, sa seule rencontre, est vraisemblablement l'origine...
Notre critique:
Difficile de prendre position par rapport à ce film d’ados américain. D’une part, on a envie de s’éclater: certaines scènes sont jubilatoires, et les déboires de cette bande de « kids » sont souvent drôles. Les dialogues sont sulfureux et futiles, enfin presque…
Oui, presque, parce que quand on écarte les rideaux, le paysage qu’on découvre est particulièrement effrayant. Une jeunesse à la dérive, victime de la drogue et du SIDA, qui vit dans la pauvreté, le vol et la violence. KIDS, c’est un tableau noir, très noir, d’une Amérique qu’on ne connaît que trop peu. C’est un film qu’on subit, du début jusqu’à la fin, et c’est cette différence entre le ton et le propos qui dérange profondément le spectateur que nous sommes et que l’on peut reprocher, à juste titre, au réalisateur. Mais, c’est aussi la principale force du film.
L’interprétation – on sait qu’il est délicat de faire porter un film par de jeunes acteurs – est irréprochable. Elle coule de source, emportée par la mouvance de la caméra et du montage. L’histoire se déroule, la fatalité s’installe. Elle frappe, au hasard, et répand son germe mortel dans les âmes naïves.
Mais attention. Le message colporté n’est pas innocent. Il ne faut pas se laisser faire par ce film trop bien réussi. Ces personnages ne représentent qu’une certaine jeunesse américaine, la généralisation est aisée et dangereuse. Il faut plutôt voir ce film comme une sonnette d’alarme. Un cri d’alerte poussé haut et fort et qui perce les tympans.
Bref, si vous êtes prêt à prendre un grand pain dans la gueule, de ceux dont on ne se remet qu’après une longue convalescence, allez voir KIDS. Mais attention, on vous aura prévenu, la démangeaison reste, elle vous colle à la peau à la sortie de la salle de cinéma… A vous alors de tirer vos conclusions…