Ken Park
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Ken Park

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe:
Durée : 96’
Genre: Comédie dramatique
Date de sortie: 27/05/2003

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Ken Park, un adolescent sans histoires, croit-on, s'est suicidé. Et si Ken avait eu de bonnes raisons pour attenter à ses jours... Et si les copains de Ken parlaient de leurs expériences, de leurs échecs, de leur vie, que diraient-ils? Pourraient-ils expliquer le pourquoi du geste de Ken Park?

 

Notre critique:

Que ce soit avec KIDS, son premier film, ou avec BULLY, le second, Larry Clarke a démontré un incontestable talent de directeur d’acteurs adolescents, de découvreurs de talents (Chloe Sevigny, Leo Fitzpatrick). Avec KEN PARK, il poursuit son exploration du monde des jeunes, de leur difficile intégration dans le monde des adultes et de leurs errances en nous balançant au visage son univers impitoyable qui choquera plus d’un spectateur.

KEN PARK démarre sur les chapeaux de roue en annonçant la couleur par les images chocs du suicide de Ken. Larry Clark provoque, Larry Clark dénonce en choquant comme il a déjà fait par le passé pour KIDS. Par contre si la drogue, le SIDA et le sexe émaillaient le premier film du réalisateur, ici c’est le sexe et toujours le sexe, cru, sous toutes ses formes qui motive, incite et pousse les protagonistes à agir. A l’instar des personnages des films de Todd Solondz, il n’y a pas grand chose à sauver chez les adultes de Larry Clarke qui peuvent tous se targuer de défauts carabinés (le père macho, le poivrot, le mystique, etc). C’est dans un univers sordide, que l’on espère rarissime, que ces détraqués (ou peut être ces simples humains) se débattent sans comprendre le sens de leur vie…

L’interprétation est une nouvelle fois absolument époustouflante. Si le montage des scènes de sexe accentue une crudité et une vérité parfois difficiles à supporter, Tiffany Amos ou James Ransone donnent tout le naturel d’une direction d’acteurs proche de la perfection. On se demande souvent comment Larry Clarke parvient à obtenir de ces jeunes acteurs une telle implication dans leur rôle.