Après quelques courts-métrages présentés dans différents festivals, Guillaume Senez, réalisateur franco-belge, se lance enfin dans son premier long métrage, KEEPER, qui lui a déjà valu plusieurs prix dans la catégorie première oeuvre. C’est donc auréolé de ces succès que le film commence sa carrière en Belgique.
Très proche d’un univers dardennien, KEEPER suit donc la vie de ces deux adolescents amoureux, vie bouleversée par l’annonce d’un enfant à un âge où l’on ne devrait penser qu’à vivre et à étudier pour préparer sa future existence d’adulte.
Partant de ce principe, et sans jamais être larmoyant, le scénario de KEEPER va s’attacher à nous brosser un instantané de la jeunesse d’aujourd’hui, pas si différente de celle d’hier, d’ailleurs. Car cette jeunesse-là ne rêve que de jouer, tout est prétexte au jeu, même le futur bébé. Avec leur degré de maturité est proche de zéro, Mélanie et Max sont face à de gros problèmes que leur immense naïveté rend encore plus insurmontables.
Bien sûr les choix ne sont pas faciles et les familles autour d’eux leur compliquent encore plus la vie (la mère de Mélanie s’opose d’ailleurs fortement avec celle de Max). Et c’est tout l’intérêt du film: parvenir à être exhaustif, à rendre vrai la tranche de vie de ces deux ados tant est si bien que l’on se croit parfois dans l’émission Striptease…
Parfaitement joué par l’ensemble des interprètes avec une mention spécial pour Kacey Mottet Klein (que l’on avait vu dans UNE MERE et que l’on va voir dans le nouveau film de Téchiné QUAND ON A 17 ANS), KEEPER est une belle réussite sur un sujet plutôt délicat avec un scénario qui parvient quasi à épuiser toutes les ramifications de son sujet de départ pour nous en donner l’image la plus complète et la plus réaliste aussi.