Présenté en ouverture à Cannes 2023, JEANNE DU BARRY, le nouveau film de Maïwenn (ADN, MON ROI, POLISSE) fait d’ores et déjà la polémique. Il faut dire que le Festival de Cannes est prompt à faire dégainer les couteaux des critiques acerbes. Avec Johnny Depp en Louis XV qui traine derrière lui un relent de soufre suite à son procès avec Amber Heard et Maïwenn que pas mal de critiques aiment détester, le film avait de quoi (dé)plaire.
Mais passons sur ces polémiques qui n’apportent rien au film ni dans un sens ni dans l’autre.
Porter pendant plus de 17 ans par Maïwenn, le sujet de JEANNE DU BARRY (la vie de celle qui va devenir la favorite de Louis XV et qui finira guillotinée sous Louis XVI) fait bien évidemment partie de ces faits historiques hors du commun qui promettent des sujets de fiction plutôt passionnants.
Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité de la photographie du directeur photo Laurent Dailland (ALINE, ASTERIX ET OBELIX: MISSION CLEOPATRE) et bien évidemment costumes et décors qui sont à la hauteur de l’ambition du film de nous ramener du temps de Louis XV.
Puis il y a le récit et la narration que Maïwenn et ses 2 co-scénaristes ont choisi de proposer et qui mettent en avant l’histoire d’amour entre la du Barry et le roi. Et c’est sans doute là que la bât blesse. Si l’on ne peut reprocher le jeu des interprètes (mention spéciale à Benjamin Lavernhe, absolument parfait dans le rôle de l’intermédiaire entre du Barry et le roi), on peut par contre trouver que cette histoire d’amour (centre du récit) ne soit pas mise en valeur à la hauteur de son importance dans le scénario. Les sentiments sont effleurés, les émotions aussi. En plus, cette oscillation entre la grande Histoire et cet amour qui la sous-tend n’est pas complètement crédible.
Au final, cela fait de JEANNE DU BARRY un divertissement tout à fait honorable mais qui aurait pu aussi mieux séduire et mieux ouvrir l’esprit des spectateurs sur cette portion d’Histoire de France (moins connue ?) entre le roi soleil et le roi guillotiné.