J’AIMERAIS PAS CREVER UN DIMANCHE est un film ambitieux, puisqu’il parle de sexe et de mort, puisqu’il plonge dans les tabous, les alignant quasi systématiquement: la nécrophilie, le suicide, le sado-masochisme, le voyeurisme, le SIDA. Didier Le Pêcheur, scénariste et réalisateur, s’inspire d’un cas véridique duquel il extrapole des personnages taillés au couteau. Ils sont impulsifs et passionnés, et leurs expériences amoureuses sont forcément mâtinées de perversion et de douleur. Didier Le Pêcheur nous le présente comme un état de fait. C’est son droit. Encore devait-il argumenter sa prise de position, ce qui n’est malheureusement pas le cas… Si, au début, on s’intéresse par curiosité aux tribulations de ce couple hors du commun (une ex-morte et un ex-nécrophile), on s’en lasse vite. Le réalisateur français n’esquisse pas la moindre motivation, n’offrant que des caractères pittoresques mais désespérément lisses. Et son exercice de style nous semble finalement verser dans le voyeurisme gratuit.
Même les apparitions d’Elodie Bouchez (La Vie Rêvée Des Anges) en tenue d’Eve ne suscite guère l’attention du spectateur, tant elles sont effacées par l’expression monolithique d’un Jean-Marc Barr carrément insupportable. rn
J’AIMERAIS PAS CREVER UN DIMANCHE est un film confus, qui, à force de surenchère, finit par manquer sa cible. Tant pis.