Equipe:
Durée : 128’
Genre: Drame
Date de sortie: 03/10/2006
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Algérie 1943. Dans un village, un patriarche harangue les hommes pour qu'ils s'engagent dans l'armée et libèrent la France. Parmi ces hommes, Said décide de se porter volontaire.
Maroc 1943. Des montagnards s'engagent eux aussi aux côtés de la France.
Setif 1943. Des hommes sont entraînés à combattre dans un camp militaire français.
Tous ces hommes vont se retrouver en Italie en 1944 en train de repousser les occupants allemands au nom de la France, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité...
Notre critique:
Si ce genre de dénonciation par le cinéma est chose commune aux USA, il est clair que la France n'a pas la même culture sur ce plan (il a fallu près de 50 ans après la guerre pour voir PETAIN, un film dénonçant le régime de Vichy!). Aussi lorsqu'un film comme INDIGENES s'affiche au Festival de Cannes pour dénoncer le manque de mémoire de la France pour tous les étrangers qui l'ont libérée en 1945, cela fait du bruit. Et même un bruit qui se propage jusqu'à Chirac qui se voit contraint de reconnaître cet 'oubli' et tenter de le réparer par des moyens démagogiques…
Dans le fond de son propos INDIGENES est un film plus que louable et très réussi qui a le courage de montrer au moyen d'images fortes et de scènes de combats très réalistes des épisodes de la guerre qu'ont mené pour la France ces "indigènes". Toutefois, dans la forme, le film étant découpé en fonction de l'avancement des troupes et du temps qui s'écoule, on assiste plus à un ensemble de tableaux liés entre eux par les hommes qu'à une vraie continuité dans le récit. Et ce manque de persistance provoque parfois des moments un peu plus faibles qui tranchent trop avec le reste du film.
Ces indigènes se sont donc battus pour un pays qui les a oubliés et écartés dès qu'il a fallu célébrer la victoire, un pays qui a largement omis les différences culturelles et qui sans doute, comme beaucoup d'autres pays d'ailleurs, ne méritait pas que l'on meurt pour lui… tout simplement.
Pour interpréter les héros méconnus de la France, Rachid Bouchareb a choisi la crème des 'indigènes' du cinéma français! Et de Jamel Debbouze à Sami Bouajila, on peut dire qu'ils méritent tous leur récompense groupée à Cannes, défendant merveilleusement dans le film et dans la promotion de celui-ci leurs personnages et les vrais 'indigènes' qui sont la base du sujet du film.